Certains produits agricoles fabriqués en Europe bénéficient de
"restitutions à l'exportation", qui sont des subventions destinées à "
concurrencer
à égalité de conditions les produits des pays tiers sur les marchés internationaux".
Norme anti-contrefaçons
Mais pour bénéficier de ces restitutions, les produits doivent répondre à
des normes très strictes. La Commission souhaite ainsi éviter que "les deniers
publics contribuent à l'exportation des produits de qualité inférieure".
C'est notamment le cas pour les céréales sous forme de grains mondés ou perlés.
Le dictionnaire et la Commission
Mais qu'est-ce qu'un grain mondé ? Un bête dictionnaire vous dira que
c'est un grain "débarrassé de son enveloppe". Une définition un peu courte
pour la Commission : la sienne fait deux pages entières.
"Rentrent dans la notion de "grains mondés", les grains décortiqués ou pelés"
nous apprend le règlement. Bien. A présent, qu'est-ce qu'un grain décortiqué ?
"Sont décortiqués les grains des céréales qui ont été débarrassés de leur péricarpe
ou les grains de céréales à bractées ayant été débarrassés des bractées qui adhérent
fortement au péricarpe".
Quelle est donc la différence avec des grains pelés ? "Sont pelés
des grains qui ont été débarrassés en majeure partie de leur péricarpe et de leur
tégument (testa)". La définition des grains perlés étant encore plus compliquée,
on ne vous la donnera pas ici.
Agriculture pour mathématiciens
Question qualité, il convient de vérifier la régularité des grains.
Pour cela, on détermine "la valeur médiane de la courbe des sommes obtenues
après analyse granulométrique". Selon le règlement, "75 % des grains ne
doivent pas dépasser 20 % de cette valeur, 94 % des grains additionnés progressivement
entre 3 et 97 % ne doivent pas dépasser 30 % de la valeur, et la totalité des
grains ne doivent pas la dépasser de plus de 50 %"
Tutoriel pour le tamisage
"L'orge mondé est passé dans 6 cribles différents,
dont le diamètre varie de 1 à 4 mm" |
L'analyse granulométrique est un travail de pro. L'orge mondé est passé dans
6 cribles différents, dont le diamètre varie de 1 à 4 mm, à des intervalles
de 0,25 mm. Le tamis comportant les plus gros trous doit être placé en haut.
On crible à la main, pendant 5 minutes au moins, deux échantillons d'orge
mondé d'un poids vérifié de 50 à 100 g. Pour tamiser, on saisit le jeu
de tamis avec les mains et on l'agite, en le tenant à peu près à l'horizontale,
à raison de 120 fois par minute, chaque battement ayant une course d'environ
70 mm.
"Ce mouvement de va-et-vient est interrompu chaque minute par un triple
mouvement circulaire". Pas évident à prendre, le coup de main !
Ne reste plus qu'à "peser les résidus du tamisage, à 0,1 g près" et
à calculer la moyenne selon des modalités mathématiques qu'on ne détaillera pas
ici (ouf !).
Et la commission veille au grain ! Plusieurs agriculteurs se sont vus dans
l'obligation de rembourser les restitutions, car leur marchandise ne respectait
pas exactement ces critères.
» Le texte : Règlement
(CEE) n° 821/68 de la Commission, du 28 juin 1968, relatif à la définition, applicable
pour l'octroi de la restitution à l'exportation, des grains mondés et des grains
perlés de céréales