Un pouvoir féminin grandissant

 Les femmes sont le pilier de ce film dans lequel les hommes sont presque absents. Cela signifie-t-il qu'elles détiennent quand même le pouvoir ? Les avis divergent... 

Les femmes des années 1960 étaient-elles puissantes ? Sommes-nous différentes aujourd'hui ?

Jessica Chastain : "Dans La Couleur des Sentiments, les femmes ne sont pas puissantes. Elles le deviennent. C'est une période très intéressante dans l'histoire des Etats-Unis, très dynamique. Les questions du sexisme, des relations homme/femme faisaient leur apparition dans les débats. La femme était avant tout une femme au foyer, une mère qui ne peut prétendre à une carrière. Dans les années 1960, on commence à déceler un début de changement jusqu'à cette volonté de totale liberté dans les années 1970. Dans le film, les femmes construisent de solides bases et une amitié à toute épreuve qui leur donnent ce pouvoir de changer le monde." 

Octavia Spencer : Je pense que les femmes sont fondamentalement les mêmes que dans les années 1960. A la seule différence qu'aujourd'hui nous avons plus d'armes pour faire valoir nos droits et plus de soutien pour nous défendre. Le livre est essentiellement basé sur l'amitié entre femmes. Ces femmes qui tentent de trouver leur chemin et dont le courage n'est pas tout à fait entamé. 

© The Walt Disney Company France Jessica Chastain dans le rôle de Celia Foote. 

Viola Davis : Je ne pense pas que les femmes dans les années 1960 avaient du pouvoir. Quand on regarde cette époque, on se dit qu'on aurait agi différemment. Mais combien de personnes sont héroïques dans la vraie vie. Combien sont extraordinaires ? Il réside en chacun de nous une force exceptionnelle mais tout le monde n'est pas capable de trouver le courage pour se battre contre les normes et les idées préconçues. 

Kathryn Stockett : Il ne s'agit pas ici de déterminer l'étendue du pouvoir des femmes. C'est avant tout une histoire de femmes. Je ne suis pas sûre que les hommes aient un réel objectif dans cette film ! (Rires). 

Tate Taylor : Les femmes d'aujourd'hui sont beaucoup plus puissantes que dans les années 1960. Je parle des femmes blanches en particulier. Celles décrites dans le film de Kathryn. Avec tout mon respect, ces femmes issues de la bourgeoisie avaient tout simplement à vivre leur vie. Elles jouaient aux cartes, portaient de belles robes et confiaient leurs enfants à des domestiques. Je ne pense pas que ce soit ça le véritable pouvoir. Bien au contraire. Elles étaient prisonnières de leur propre vie.