La complexité des personnages

 A la fois forts et sensibles, les personnages de La Couleur des Sentiments dégagent une multitude d'émotions. Viola Davis, Emma Stone, Jessica Chastain et Octavia Spencer racontent. 


viola davis (aibileen) et octavia spencer (minny). 
© The Walt Disney Company France Viola Davis (Aibileen) et Octavia Spencer (Minny). 

Viola, qu'est-ce qui vous a séduit dans le personnage d'Aibileen Clark ?
V.D : Aibileen a été un nouveau départ pour moi. C'est un magnifique personnage. Il n'y a pas assez d'adjectifs pour la qualifier. J'ai eu l'impression d'être en guerre pendant trois ou quatre mois parce que je me suis plongée corps et âme dans une période de l'Histoire qui ne correspondait pas au tempérament d'Aibileen, avide de liberté. Dans ce rôle, j'ouvre la porte aux rêves les plus fous, à l'espoir. Aibileen dit : "J'ai des images très claires de ce que je veux dans ma vie et je ne peux pas me résoudre à ce que tout cela me soit enlevé. J'ai le droit d'être ce que je suis."Ça a été une expérience très riche." 

Emma, que pensez-vous de la force de caractère de Skeeter Phelan ?

E.W : Malgré les apparences, je pense que Skeeter a peur. Elle se soucie beaucoup de ce que son entourage pense d'elle. Mais elle a la force nécessaire pour les empêcher de la stopper dans son entreprise. En réalité, nous ne sommes pas très différentes. Quand j'étais petite, je voulais devenir actrice.  Et dans la vie, il y a toujours des gens qui essaient de vous empêcher d'atteindre votre but, de réaliser votre rêve.

Octavia, vous interprétez sûrement le rôle le plus drôle mais peut-être aussi le plus sensible du film. Comment décririez-vous Minny Jackson ?

O.S : Pour Minny, montrer sa sensibilité est une sorte de faiblesse. Dans cette société, où les noirs sont mis de côté, relégués sur le bas-côté, il est difficile de se faire une place. Malgré tout, Minny refuse d'être une simple spectatrice de sa vie. Elle peut paraître très forte, mais en fait, elle vit dans la peur. C'est une femme qui travaille énormément et qui veille à bien élever ses enfants. Mais c'est aussi une femme battue. On peut dire que l'on se ressemble par notre grande sensibilité.

Jessica, ressemblez-vous à Celia Foote dans la vie ? 

J.C : Je suis très différente de Celia. Elle est clairement en dehors de sa vie mais je peux comprendre son besoin d'isolement parfois. Elle paraît faible par rapport au reste de ces femmes qui ne cessent de se moquer d'elle et de la rejeter. Mais ce qu'il y a de beau chez Celia est qu'elle a du cœur. Malheureusement, elle n'a pas les épaules assez solides pour assumer. On la voit souffrir encore et encore dans le film parce qu'elle veut donner de l'amour mais on l'en empêche. Sa personnalité est tellement loin de son apparence de jolie blonde superficielle. C'est cette ambigüité qu'il a été difficile d'interpréter. Mais j'aime relever des défis. 
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