Cours particuliers : la polémique enfle

Tout a commencé le mois dernier, avec le rapport remis par le sociologue Dominique Glasman au Haut Conseil de l'Evaluation de l'Ecole (HCEE). Au coeur du débat : les cours particuliers (lire notre actualité à ce sujet). Faut-il s'inquiéter du succès de ces cours ? Deviennent-ils un "complément" indispensable de l'école ? Risquent-ils de creuser le fossé entre les bons et les mauvais élèves, et entre les familles qui peuvent se les payer et celles qui n'en ont pas les moyens ?

Face à cette remise en cause, Acadomia, l'une des sociétés les plus ancrées et les plus florissantes en matière de cours de soutien, a décidé d'apporter sa propre vision de la question. Elle a demandé à l'IFOP une enquête auprès des parents d'élèves, et en tire des conclusions bien opposées qu'elle présente de manière incisive, comme par exemple cette affirmation : "Le soutien scolaire, une affaire de riches ? Pas du tout".

Selon les résultats de l'enquête, en effet, 65 % des parents ayant déjà eu recours aux cours de soutien appartiennent à des professions intermédiaires (employés ou ouvriers), et seulement 26 % à des catégories socio-professionnelles plus aisées. Acadomia met également le doigt sur un nouveau problème : la pregnance des cours non déclarés ("au noir"), par des étudiants ou même des professeurs, qui empêche donc de bénéficier d'une réduction d'impôt... et rend les statistiques plus difficiles à comptabiliser.

Les autres conclusions de l'enquête sont moins polémiques, et certaines rejoignent même quelques questions posées par le rapport du HCEE : par exemple, si 52 % des parents donnent comme motif des cours les mauvais résultats de leur enfant, il sont quand même 19 % à invoquer la recherche de l'excellence. Et selon 90 % d'entre eux, les cours particuliers sont efficaces, aussi bien du point de vue des notes que de la confiance en soi, de l'organisation et de la concentration. Ce qui conduit à se poser de nouveau la question : peut-on aujourd'hui s'en passer ?