Dominique : "Je ne corresponds pas à l'image que je me fais d'une grand-mère"

"Quand on a appris l'arrivée d'un bébé chez ma fille et son mari, nous n'avons pas été vraiment surpris car c'était dans l'ordre des choses. Bien sûr, nous étions très heureux ! Nous avons commencé à rêver, exactement comme nous l'avions fait pour nos enfants 30 ans auparavant."

"Mais je ne peux pas dire que notre vie a été réellement bouleversée. Je travaille encore et mon mari a pris sa retraite il y a peu. Je n'ai donc pas pensé, "Ah voilà une occupation !", comme pouvaient raisonner mes propres parents. Je ne corresponds pas à l'image que je me fais d'une grand-mère, une femme âgée, centrée sur ses petits enfants. Pourtant Juliette m'appelle mamie et j'en suis très fière ! Cette naissance n'a pas provoqué de réelle rupture dans ma vie comme celle que j'ai vécu en devenant maman. Mon mari, lui, est plus "grand-père gâteau", mais c'est dans son caractère."

"En fait, je raisonne avec ma petite-fille de la même manière que je le faisais pour mes enfants : je n'ai jamais voulu les étouffer. Je n'ai jamais cherché à remplacer la maman. . Je la vois donc une fois par semaine et pour un week-end ou quelques jours de vacances de temps en temps. Nous proposons à ses parents de l'emmener au cinéma. Parfois nous la gardons quand les parents ont des obligations ou besoin de faire un break. On veut bien reporter des projets pour dépanner mais pas les annuler."

"Les moments passés avec elle me font revenir des années en arrière. J'ai repris le tricot ! C'est gai de l'avoir avec nous ! Mais j'avoue que j'ai parfois du mal. Les petits ont évolué ou alors c'est moi qui ait oublié ! Je les trouve très actifs et aussi moins obéissants. Au delà de 4 jours, je fatigue, je n'ai ni beaucoup de temps, ni beaucoup de patience... Quant aux parents, je les trouve très angoissés, trop laxistes parfois. J'ai parfois des discussions animés avec ma fille au sujet de l'éducation de Juliette. Mais en cas de désaccord, je n'insiste pas, je me plie à sa manière de faire. Je préfère laisser ma fille se rendre compte par sa propre expérience, des erreurs qu'elle fait parfois. Et ça marche !"

"Il n'empêche, devenir grands-parents, c'est aussi endosser une responsabilité. Au lieu de penser pour deux, nous pensons pour trois. C'est du souci ! D'ailleurs, nous hésitons beaucoup à quitter Paris dans quelques années comme on le souhaitait. Cela nous éloignerait trop de la petite..."

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