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20/09/2006

Accoucher par césarienne

Aujourd'hui, 20 % des naissances ont lieu par césarienne. Pourquoi certaines femmes enceintes doivent-elles subir cette intervention ? Quelles en sont les conséquences ? Le point sur une pratique de plus en plus fréquente.

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Les causes

Lorsqu'un accouchement est impossible par voie basse, l'équipe médicale a recours à une opération qui permet d'extraire directement le bébé du ventre de sa mère. Différentes causes peuvent mener à cette situation :

- Un bassin trop étroit pour que l'enfant passe.
- Un bébé en mauvaise position : présentation transversale, du front ou encore du siège, cordon ombilical mal placé.
- Un obstacle à la sortie : fibrome ou placenta recouvrant.
- Un utérus mal formé, fragilisé par la cicatrice d'une précédente césarienne par exemple.
- Une grossesse multiple.
- Un mauvais état de santé de la mère qui nécessite d'interrompre la grossesse avant le terme : diabète, herpès génital, hypertension artérielle, insuffisance rénale ou maladie au cours de la grossesse (toxémie, toxoplasmose, listériose).
- Un retard de croissance de l'enfant.
- Un accouchement trop difficile : le col ne se dilate plus, la tête de l'enfant ne s'engage pas dans le bassin, il y a menace d'hémorragie ou encore de souffrance fœtale

EN SAVOIR PLUS

Certaines de ces causes se décèlent lors de la consultation du 8ème mois. La césarienne est alors programmée à l'avance et peut se réaliser sous l'anesthésie de votre choix. La péridurale ou la rachianesthésie et la maman sera consciente quand son bébé verra le jour. Une situation qui permet aussi au papa de soutenir sa femme et d'instaurer un contact mère/enfant dès la naissance. L'anesthésie générale et vous ferez connaissance avec junior quelques heures plus tard. Dans ce cas, votre conjoint s'occupera du nouveau-né jusqu'à votre réveil.
D'autres causes ne se révèlent que le jour J et nécessitent une intervention au pied levé, ce qui oblige parfois à procéder à une anesthésie générale qui agit plus rapidement, à moins qu'une péridurale ne soit déjà en place.

L'opération

Installée au bloc opératoire, la maman reçoit quelques soins destinés à faciliter l'intervention : épilation intégrale du maillot, pose d'une sonde urinaire, désinfection de la zone à opérer, installation d'un drap qui empêche de voir les gestes du chirurgien. Il pratique une incision horizontale de 8 à 9 cm dans la peau, la paroi abdominale et l'utérus juste au dessus du pubis. Au bout de 10 minutes, le bébé est extrait et remis à sa maman pour un premier câlin. Le liquide amniotique est aspiré et le placenta retiré. Reste à recoudre soigneusement avec des fils ou des agrafes qui seront retirés une semaine plus tard le temps de la cicatrisation.
L'accouchement aura duré une petite heure. Bien sûr, la césarienne est une intervention chirurgicale et elle comporte donc des risques plus importants qu'un accouchement par voie naturelle. Si elle a été pratiquée en raison d'une cause permanente (un bassin étroit par exemple) et que vous envisagez d'avoir un second enfant vous serez amenée à subir une deuxième césarienne. Le corps médical s'accorde à dire qu'au-delà de trois césariennes les risques sont trop dangereux pour la mère et l'enfant.


Les suites de la césarienne

Vous serez sûrement très fatiguée les premiers jours et la marche sera difficile au moins les premières 24 heures. Vous devrez également attendre un peu pour prendre une douche, 2 jours au moins.
Evidemment vous n'échapperez pas aux douleurs abdominales liées à la reprise du transit et devrez suivre un régime alimentaire adapté. Les contractions d'après la naissance risquent d'être plus douloureuses dans votre cas, votre utérus étant en pleine cicatrisation.
D'ailleurs, concernant l'aspect esthétique de la césarienne, sachez que votre cicatrice perdra son aspect rouge et saillant au fil du temps. Après huit mois, il ne devrait subsister qu'une fine ligne blanche peu visible puisque dissimulé par la pilosité…
Sachez enfin que le nouveau-né ne souffre en rien de cet accouchement sous césarienne. Le plus difficile des effets indésirables de cette opération demeure la "sensation" de ne pas avoir accouché souvent évoquée par les femmes. Un ressenti qu'il faudra apprendre à gérer avec le temps.

Le séjour en maternité

Vous passerez environ 7 jours à la maternité en raison des quelques désagréments commis par la césarienne et des soins qu'elle requiert. Ne vous inquiétez pas, la sécurité sociale prend en charge jusqu'à 12 jours si nécessaire !
Tout le monde durant ces instants particuliers de l'après naissance sera à vos petits soins : les douleurs s'atténueront sous l'effet des antalgiques, votre état de santé sera suivi de près (contrôle du pouls, de la température, de la quantité et de la qualité des urines et des écoulements vaginaux), des prises de sang seront effectuées pour vérifier votre taux de fer et d'acide folique, votre pansement sera renouvelé et votre ventre régulièrement palpé pour s'assurer de la remise en place de l'utérus. Enfin vous devrez prendre un traitement anticoagulant pendant trois semaines pour prévenir les risques de phlébite. A propos de l'allaitement, pas de panique non plus, même si la montée de lait peut survenir plus tardivement en raison de votre fatigue, vous n'aurez aucun problème pour nourrir votre enfant au sein. Si besoin, demandez de l'aide pour le premier contact avec bébé car la perfusion peut vous gêner dans vos mouvements. Privilégiez la position allongée sur le côté.

Pourquoi le nombre de césariennes pratiquées augmente t-il ?

- Les risques de certains accouchements par voie basse sont mieux connus.
- Le nombre de grossesse à risques (gémellaires et tardives notamment) augmente.
- Le diagnostic de souffrance fœtale s'avère plus fiable grâce au monitoring.
- Les progrès techniques font que la césarienne est devenue une intervention relativement simple.
- La plus grande prudence des médecins face aux revendications accrues des patients en cas de complication.

Dossier réalisé par Katrin Acou-Bouaziz

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