Collections croisière : et voguent les tendances...
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26/01/2007

Collections croisière : et voguent les tendances...

Depuis le mois de novembre, un brin de folie printanière s'est invité dans les boutiques de luxe. A l'origine de ce retour des beaux jours en plein hiver : les collections croisière qui annoncent les tendances de l'été. Retour sur ces lignes phénomènes de mi-saison.
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Vous avez dit "croisière" ?

Des défilés Chanel et Dior à New York, l'apparition de maillots et tenues légères en vitrine dès le mois de novembre : quelque chose se trame, depuis quelques semaines déjà, dans le royaume de la mode. Aussi étranges puissent-ils paraître, on peut aisément mettre un nom sur ces phénomènes : les collections croisière.

Mini-robe de Chloé

Mini-robe de Chloé / Voir les créations

Mais d'où viennent au juste ces lignes improbables de mi-saison ? Si certains aiment à penser que leur diffusion commence après 1945, il semblerait que les collections croisière voient le jour dans les années 1920 avec Coco Chanel. Une fois n'est pas coutume, la créatrice aurait eu le flair dont manquait ses concurrents : elle crée une ligne spécialement dédiée aux dames du monde aimant s'essayer à la villégiature d'hiver, proposant notamment… des pantalons ! Le style décontracté des Américaines donne dès lors le ton : les collections croisière seront l'étendard d'un luxe décontracté.

 

Si ces collections de mi-saison, ou pré-collections, tombent en désuétude pendant plusieurs décennies, elles renaissent dès les années 2000, période faste pour les grandes maisons boostées par leurs ventes d'accessoires. En toile de fond, les collections croisière restent le support de choix de ce luxe sportswear tout en étant annonciatrices des tendances de la saison à venir. Mais les lignes "cruise" répondent surtout à un besoin économique : renouveler les modèles disponibles en boutique - prêt-à-porter et accessoires, évidemment - dès le mois de novembre pour r.er la frénésie acheteuse de ces dames, le tout avant les fêtes de fin d'année, s'il vous plaît !

 

Résultat : les collections croisière sont une manne financière pour les maisons qui naturellement n'hésitent plus à les multiplier. Après les grandes griffes, les marques plus "discrètes" ont elles aussi décidé de surfer sur la vague de la croisière. Paule Ka, Paule & Joe, See by Chloe ont toutes.é leur ligne printanière en 2006. Et le phénomène ne s'arrête pas aux acheteuses : La Perla ou Yves Saint Laurent proposent désormais des lignes croisière pour hommes, question de satisfaire, en plein hiver, les envies bucoliques de ces messieurs.

Les croisières s'amusent…

Si les collections croisière peuvent se prévaloir d'être des lignes à part entière - et donc d'avoir leur propre identité -, elles ont la lourde responsabilité de faire la transition entre deux saisons tout en évitant de troubler les repères saisonniers des clientes. Résultat : on y trouve des réminiscences des tendances hivernales et surtout on y voit l'annonce des musts de la chaude saison.

 

EN SAVOIR PLUS

Premier apanage des collections croisière 2006-2007 : le rétro. Le rétro roi, déjà omniprésent en boutique cet hiver, s'est d'abord imposé chez Sonia Rykiel. Pour la mi-saison, la créatrice pense une femme à l'image de Catherine, l'héroïne du mythique "Jules et Jim" de François Truffaut. Des chapeaux à fleurs en maille, des marinières aux rayures folles : la féminité des années 1920 épouse la modernité des coupes.

 

Un tendre clin d'œil aux années folles de Rykiel certes, mais ce n'est là qu'une mise en bouche. Les collections croisière ont annoncé la couleur dès le mois de novembre : cet été, les belles seront sixties. Chez Gucci, les années 1960 se déclinent version Riviera italienne. Entre les minijupes plissées et les longues robes folks imprimées de motifs floraux, chacune y trouvera son compte. Sixties toujours chez Yves Saint Laurent, où Stefano Pilati s'est replongé dans les archives de la maison pour réinterpréter le tailleur-bermuda, pièce phare de l'époque. Années 1960 enfin chez Chloé, qui propose une série de mini-robes - attention, le bestseller de la saison à venir - plissées, baby-dolls ou à jabots à porter de préférence sur des sandales compensées vertigineuses.

 

 

Robe doré de Dior
Robe doré de Dior / Voir les créations

Autre tendance estivale annoncée par les collections croisière : les couleurs. Les beiges, taupe, brique et autres teintes éthérées seront, cet été, de tous les supports et les avant-gardistes ont pu se les procurer depuis quelques semaines déjà chez Marni, Valentino ou Prada.

 

La palette métalisée, le doré ou encore l'argenté, sont elles aussi déjà à l'honneur des collections croisière. Déclinée sur des jupes plissées, robes courtes et même un trench chez Dior, adaptée aux pantalons raccourcis de Dolce & Gabbana, sublime sur les robes de soirée de Donna Karan et les accessoires de Roger Vivier, elle se fait tour à tour classique-chic ou ostensiblement sexy. A noter : Baby Dior propose même un boléro rebrodé de sequins mordorés pour les fashionistas en herbe. La vague croisière n'a pas finie de faire des heureuses ! Quant au noir et au ., les amatrices les arborent déjà avec les blouses en dentelle de Chanel, les pantalons d'homme de Céline, les petites robes boules et chasubles de Givenchy, les créations trois trous de Burberry. Bref, depuis quelques semaines déjà, les acheteuses d'avant-garde ont de quoi préparer leur garde-robe d'été… en plein hiver.

 

Plus discrètes, les touches ethniques - que l'on verra notamment chez ce Cher Michel Klein cet été - sont aussi d'actualité dans les pré-collections. Des imprimés boubous sur robes de jeunes filles chez le duo australien Easton Pearson aux motifs asiatiques sur mini-robe de Vivienne Westwood Anglomania en passant par le sac shopping très safari de Jimmy Choo, les aventurières de luxe trouveront leur bonheur. Reste que le temps leur est compté : avec la fin des soldes, les collections croisière laisseront elles aussi la place aux lignes estivales. Avis aux retardataires !

 

Voir aussi les créations

Et aussi Notre dossier prêt-à-porter printemps-été 2007


Véronique Deiller, Journal des Femmes

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