Une facture salée
Combien payez-vous pour votre poubelle ? Les Niçois, eux, ont du débourser
574 euros en 2005 pour un 100 m² au titre de la Taxe d'enlèvement des
ordures ménagères (TEOM). Mais les écarts vont de un à six, selon une étude
de l'Association des Maires de Grandes Villes de France. Les habitants de Grenoble
sont eux plus chanceux : ils n'ont payé que 80 euros l'an dernier.
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Le coût de collecte et de traitement des déchets ménagers
a été multiplié par deux en 10 ans Photo © DR
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Toujours est-il que le montant de la TEOM est en nette augmentation depuis
plusieurs années : + 40 % entre 1997 et 2005. Et ce n'est pas seulement la
hausse du foncier bâti, sur lequel est indexé la taxe, qui est en cause. Les maires
dénoncent le volume grandissant des ordures à traiter, et le coût de mises
aux normes des équipements.
Le coût de collecte et de traitement des déchets ménagers a ainsi été multiplié
par deux entre 1994 et 2004, passant de 75 à 150 euros la tonne. Le système de
contribution à Eco-emballage ne permet de financer que 30 à 40 % du coût
réel de tri. Le reste est à la charge des communes. "Rien que pour les emballages,
cela nous coûte 20 euros par an et par habitant" se plaint Michel Bourgain,
maire (vert) de L'Ile Saint-Denis.
La redevance incitative : plus on jette, et plus on paye
La majeure partie des communes utilisent la taxe d'enlèvement des ordures ménagères
(TEOM), dont le montant est indexé sur la valeur du foncier bâti. Un système qui
ne tient absolument pas compte du volume de déchets produit par chaque citoyen.
"A Dannemarie, les poubelles sont dotées de puces
électroniques et pesées par le camion benne" |
C'est pour remédier à cette situation que certaines communes se sont lancées
dans la redevance incitative. Dans la petite commune alsacienne de Dannemarie,
l'usager ne paye que ce qu'il jette. Les poubelles "grises" (pour les ordures
résiduelles) sont dotées de puces électroniques et pesées par le camion benne.
Plus on jette, et plus on paye.
Résultat : le volume de déchets ménagers est passé de 205,2 kg par habitant
et par an à 104,31 kg. Trois fois moins que la moyenne nationale ! Dans le même
temps, la collecte sélective a doublé pour le papier et multipliée par 10 pour
les bouteilles en plastique. Un système gagnant-gagnant puisque la redevance
pour 2006 n'était que de 53 euros (contre 159 euros à Paris par exemple).
L'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) milite donc
pour une généralisation de ce système, qui concerne aujourd'hui à peine 0,8 %
des communes.