Angela Merkel : bientôt une femme à la tête de l'Allemagne ?

"Das Mädchen", c'est son surnom, trouvé par Helmut Kohl. Traduction : la jeune fille, la petite, la gamine... Mais elle a malgré tout bien grandi, Angela Merkel. Aujourd'hui, à 50 ans - ce qui est encore très jeune pour le poste qu'elle brigue - cette femme décidée représente l'espoir des conservateurs (parti CDU) pour accéder à la chancellerie, lors des élections allemandes de septembre prochain.

Pourtant, son parcours est pour le moins atypique et pourrait faire tiquer les moins sourcilleux des conservateurs. Elle a grandi à l'Est, en RDA, où elle adhéra aux jeunesses communistes. Angela est protestante, et même fille de pasteur, alors que la CDU est d'orientation traditionnellement catholique. Enfin, c'est une femme, divorcée, remariée et sans enfants, munie d'un doctorat en physique et très impliquée dans la vie politique : drôle de choix pour un parti plutôt traditionnaliste qui préfère les bonnes épouses à la maison.

Et pour corser le tout, elle n'est pas séduisante de premier abord, même si elle fait des efforts : plutôt ronde et longtemps abonnée à la coupe au bol, elle manque encore de goût dans ses tenues vestimentaires, ce qui lui a valu de nombreuses railleries... Mais alors, pourquoi Angela Merkel se révèle-t-elle quand même la candidate favorite de ces élections ? Tout d'abord parce qu'elle incarne une certaine forme de moralité. En 2000, lorsque son parti traverse une sombre histoire de financement occulte, elle est la première à se démarquer pour condamner ses agissements.

Et tant pis si cela veut dire critiquer Helmut Kohl, son père en politique, qui lui a offert son premier poste de ministre ! La "jeune fille" n'a pas de pitié pour ceux qui dévient de sa stricte ligne de conduite... ni pour ceux qui se mettent sur son chemin vers la chancellerie. Son deuxième atout, c'est son cerveau : les Allemands la croient capable de redresser la situation du pays. Près de 8 sur 10 parient aujourd'hui sur son élection ! Son dernier point fort enfin, c'est sa confiance en elle. Angela Merkel est une force en marche, et qui ne doute pas. A quelqu'un qui lui demandait un jour "Que manquerait-il à la CDU si vous n'étiez pas là ?", elle a répondu : "Moi".