Mode
21/04/2005
Expo Yohji Yamamoto : la mode made in Tokyo
Des robes vaporeuses aux manches gigot et à la jupe bouffante, mais aussi des t-shirts décousus, destructurés, cet homme-là sait tout faire avec une grâce infinie.
La rétrospective qui est consacrée à Yohji Yamamoto, au musée de la mode et du textile, s'ouvre sur des rouleaux de tissus entassés en vrac sur des chariots : une manière de revenir à la pureté de la matière première. Ainsi l'exposition s'intitule-t-elle "Juste des vêtements". On ne saurait faire plus simple. Juste des vêtements, mais quels vêtements ! Tantôt sobrissimes, en noir et blanc, tantôt lancé dans les expérimentations les plus folles - vêtements en bois, en futon, en tissu lourd de peinture... - le couturier japonais n'imite personne, mais poursuit sa propre voie dans la création. Poussé à la fois par l'imagination et par le désir de rendre ses vêtements confortables, il invente des robes et des manteaux hybrides, aériens, martiens.
Aujourd'hui âgé de 62 ans, et à la tête d'une industrie prospère (ses différentes collections totalisent 110 millions d'euros de chiffre d'affaires), c'est la première fois que le maître accepte de montrer une rétrospective de son travail. Pour le comprendre, l'exposition joue donc sur tous les tableaux. Elle montre les croquis, puis les ébauches de vêtements (parfois en papier), même les modèles rejetés, le tout dans l'atelier du créateur, à l'ambiance reconstituée par l'occasion. Elle présente ensuite les collections finies, plus de 80 modèles qui semblent déborder hors des vitrines. Enfin, le visiteur tombe sur un face à face entre les modèles de grands couturiers comme Balenciaga, Chanel, Dior... et les créations de Yohji Yamamoto à l'inspiration similaire. Une grande leçon de mode à la fois nostalgique et atemporelle, fluide et extravagante.
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