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17/03/2005

Polémique sur le cerveau féminin

Depuis que le président de Harvard a insinué que le cerveau des femmes serait moins doué pour les sciences que celui des hommes, la bataille fait rage sur le campus et parmi les scientifiques.

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"Je constate que, régulièrement, les hommes obtiennent de meilleurs résultats lors des examens, et personne ne sait pourquoi, la cause est peut-être biologique". Voilà la petite phrase qui a mis le feu aux poudres. Son auteur : Lawrence Summers, le président de la très vénérable faculté américaine de Harvard, la plus grande université du monde. Prononçant le 14 janvier une conférence sur le thème de la place des femmes et des minorités dans les sciences, il a donc insinué que les cerveaux féminins et masculins seraient dissemblables, et que ces dames seraient "biologiquement" moins aptes aux études scientifiques.

Scandale immédiat sur le campus de l'université, où le président était déjà regardé avec défiance par une partie des étudiants et des professeurs, qui lui reprochent notamment d'être un adversaire de la discrimination positive en faveur des élèves issus de minorités. On ne manque également pas de souligner que depuis son arrivée à Harvard, le nombre de titularisations de femmes enseignantes n'a cessé de baisser : seulement 4 sur 32 l'année dernière...

Si Lawrence Summers s'est platement et à de nombreuses reprises excusé, l'affaire n'a pourtant cessé d'enfler, déclenchant la polémique au coeur du milieu scientifique : les filles ont-elles, oui ou non, un genre d'intelligence différent de celui des garçons ? Summers a en effet expliqué qu'il s'était appuyé sur des études de neurobiologistes montrant des divergences de fonctionnement sur des cerveaux en action.

Des différences au contraire rejetées par d'autres spécialistes, qui rappellent que tout cerveau individuel agit d'une manière unique, et qu'il est aussi modelé par nos apprentissages. Le plus fort atout pour comprendre les sciences reste donc l'éducation, influencée par les attentes et les préjugés des parents et de la société... un paramètre pour le coup pas toujours favorable aux filles dans la science. Et quelques curieux de faire remarquer que le Massachussetts Institute of Technology (MIT), l'un des centres de recherche les plus pointus au monde, vient de nommer comme nouveau président... une femme.


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