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Luxe
01/02/2005

Ces 3 frères américains qui rachètent Lacroix

La maison de couture de Christian Lacroix vient d'être vendue par LVMH aux frères Falic. Que lui réservent ces mystérieux Américains ?

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C'est d'abord l'histoire d'une rupture, d'un divorce après 18 ans d'une vie commune entamée dans la passion. Souvenez-vous : en 1986, Bernard Arnault, le patron de LVMH, débauche Christian Lacroix, alors modéliste chez Patou, au grand scandale du milieu (il ne fera même pas son préavis). C'est le début de la maison Lacroix. Si son succès auprès des rédactrices de mode ne se démentira plus, sa rentabilité, en revanche, est sujette à caution.

La marque n'était pas "une réalité économique", a déclaré Bernard Arnault à l'Associated Press - manière élégante de dire qu'il s'agissait d'un naufrage commercial. On lui reproche aussi, à demi-mot, de poursuivre trop de projets extérieurs comme l'habillage des rames du TGV, la création des uniformes d'Air France, la maquette du Petit Larousse ou bien encore la décoration d'un hôtel parisien... Ce à quoi Christian Lacroix réplique dans une interview accordée au Figaro : "J'en ai assez d'entendre que nous sommes une maison difficile, car nos chiffres pourraient être enviables par beaucoup". Bref, le couple orageux n'est plus d'accord que sur un point : ce n'est plus possible de continuer ainsi.

Christian Lacroix se montre cependant très blessé lorsqu'il apprend, au début de l'année, qu'il est "vendu", sans qu'on lui est demandé son accord. Les acquéreurs ? Un mystérieux groupe familial américain, non coté en Bourse mais numéro 2 de la distribution en duty-free aux USA. Le couturier, qui ne les connaît pas, ironise lorsqu'on lui pose la question à la fin de son défilé d'hiver, en comparant sa cession aux unions arrangées où la mariée découvre son époux après le mariage.

Or les époux sont trois, ici. Falic group est en effet l'entreprise de trois frères d'origine russo-israélienne, âgés de 34 à 44 ans. Ils déclarent que Lacroix "va constituer la pépite" de leur pôle luxe, aujourd'hui surtout constitué de la distribution de produits dans leurs magasins hors taxes (ils détiennent 90% des boutiques duty-free dans les aéroports aux Etats-Unis et aux frontières). Il disent aussi qu'il "faut lui laisser le temps pour qu'il apprenne à [les] connaître". Christian Lacroix, de son côté (toujours selon les propos tenus au Figaro) s'inquiète de leur manque total d'expérience en matière de haute couture, même s'il reconnaît qu'ils sont "probablement de bonne volonté". Pourvu que cette bonne volonté suffise à assurer la paix du ménage...


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