Défilés : la haute couture compte ses pertes

Les défilés de haute-couture, qui ont commencé le 5 juillet à Paris, se succèderont cette année sur trois jours et demi dans une version "light". Seulement 18 membres présenteront leur collection pour l'automne-hiver 2004-2005, contre 24 l'année dernière.

Et encore, ces rescapés comptent-ils 9 membres "invités", jeunes talents moins connus, et un "correspondant" (l'italien Valentino). Ne reste donc que 8 griffes pouvant se prévaloir du label "haute couture" : il s'agit de Dior, Chanel, Gaultier, Lacroix, Jean-Louis Scherrer, Dominique Sirop, Torrente et Hanae Mori.

Depuis quelques temps, la mode dénombre en effet ses illustres disparus. Après le départ d'Yves Saint Laurent en 2002, Ungaro a fait ses adieux au printemps dernier (lire notre article). De même, Givenchy n'a pas encore trouvé de remplaçant à son styliste Julien MacDonald, parti en avril. La maison Balmain est en redressement judiciaire, Versace et Yohji Yamamoto ont préféré se concentrer sur le prêt-à-porter. La japonaise Hanae Mori se prépare quant à elle à quitter la scène après ce dernier défilé.

S'il se passe quelque chose d'inquiétant au royaume de la haute couture, les principaux intéressés estiment pourtant que la crise ne saurait être que passagère. Pour le président de la Fédération française du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs, Didier Grumbach, "l'émotion et l'excitation sont à Paris" pour les défilés, encore et toujours, a-t-il déclaré à l'AFP.

Reste à vérifier sur place si la relève sera au rendez-vous, avec les collections des "invités". Premier à ouvrir le bal, l'Américain Ralph Rucci n'a pas déçu : ses silhouettes impeccablement élégantes taillées dans des mélanges de matières luxueuses (dentelle, autruche, cachemire…) ont déjà séduit nombre de jeunes et riches urbaines.