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Sonia Gandhi : comment une Italienne de bonne famille a repris le flambeau des Gandhi

Sonia Gandhi, née Maino, 57 ans, a mené le Parti du Congrès à la victoire. Itinéraire d'une femme qui entretient des rapports complexes avec le pouvoir. (mis à jour le 19 mai 2004)

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Sonia Maino, Italienne née dans une famille industrielle, pouvait s'attendre à un destin paisible. Mais sa vie a basculé lorsqu'elle a rencontré un bel Indien lors de ses études à Cambridge. Son coup de foudre s'appelle Rajiv, c'est le deuxième fils d'Indira Gandhi, dirigeante du gouvernement indien, fille de Nehru et femme à poigne.

Dès sa majorité, Sonia passe outre les objections de sa famille et part rejoindre son fiancé en Inde. L'arrivée de cette jeune femme timide passe inaperçue dans le pays. En épousant Rajiv, Sonia intègre pourtant la dynastie Gandhi qui a gouverné le pays quasiment sans interruption de 1947 à 1989.

Un règne payé au prix fort : en 1984, Indira Gandhi est assassinée en représailles de sa politique violente à l'égard de la minorité religieuse sikh. Rajiv, qui se destinait au départ à la carrière de pilote d'avion, sera contraint de succéder à sa mère à la tête de l'Etat pour y assurer la continuité du Parti du Congrès.

Il meurt à son tour sept ans plus tard, atteint par une bombe cachée dans un bouquet de fleurs. Sa disparition laisse Sonia seule avec son fils Rahul et sa fille Priyanka.

En 1999, le BJP, parti des nationalistes hindous, adversaires du Congrès, remporte les élections. C'est alors que Sonia Gandhi, elle qui haïssait la politique qui l'avait tant meurtrie, entre en scène pour défendre à titre posthume l'œuvre de son mari et de sa belle-mère.

Le BJP l'attaque sur ses origines étrangères et se moque de sa maîtrise hésitante de l'hindi. Mais aux yeux des foules rurales auprès de qui elle mène campagne, elle est bien l'héritière des Gandhi. Avec l'âge, son style rappelle d'ailleurs de plus en plus celui d'Indira. Sa défense vibrante des "pauvres" et des "oubliés" lui assure un triomphe politique le vendredi 14 mai avec la victoire du Congrès aux élections législatives.

Son investiture comme premier ministre était la suite attendue de cette victoire. Mais au soir du mardi 18 mai, coup de théâtre : Sonia Gandhi renonce à ce poste au profit de Manhoman Singh. Selon "sa voix intérieure", dit-elle, le moment n'était pas favorable. Très déstabilisée par la virulence des critiques du BJP, elle a sans doute craint que son accession au pouvoir ne provoque des affrontements violents dans le pays.

Ce retournement a provoqué déception et colère chez les députés, qui l'ont implorée à grands cris de revenir. D'autres partisans, rassemblés devant sa maison, ont menacé de se suicider. Quant à Manhoman Singh, il doit encore obtenir l'approbation présidentielle, et là aussi le suspense règne, car ce serait le premier Sikh chef de gouvernement.

En savoir plus
Trois sites (au moins) sur Sonia Gandhi proposent biographies, photos ou vidéos. Sans garantie du "Journal des femmes"...
http://www.soniagandhi.org
http://www.soniagandhi.com
http://www.soniagandhionline.com


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