Accueil Tous les dossiers Bureau Trois réussites
 
Trois histoires de réussite au féminin  

Isabelle, 28 ans : "J'affiche clairement mes désirs"
"J'ai obtenu une promotion sept mois après mon arrivée dans l'entreprise. Je ne m'y attendais pas du tout, car j'étais en compétition avec un collègue masculin (dont je suis devenue la supérieure hiérarchique directe), qui avait plusieurs années d'ancienneté à un poste parallèle... Ce n'est pas mon expérience de la fonction que j'allais occuper qui a fait la différence, car je n'en avais aucune... C'est avant tout mon opiniâtreté qui consiste à aller jusqu'au bout d'une idée, avec un entêtement tout féminin, qui a été remarqué. C'est ce que m'a déclaré le directeur en me proposant cette nouvelle fonction. A moi seule maintenant, de gérer cette situation délicate..."

"Comme la plupart des femmes cadres désireuse de mener un véritable plan de carrière, j'ai travaillé avec acharnement, en m'investissant davantage que mes alter ego masculins. J'affiche clairement mes désirs, cela suscite un respect évident. Si je devais fournir une astuce, je dirais également qu'il faut parler le moins possible, car en donnant rarement votre avis, cela suscite généralement un vif intérêt des autres, puisque cela est une denrée rare ! Cela contraste avec des collègues féminines responsables de départements, qui ont toujours besoin de donner leur opinion sur tout... En ce qui me concerne, je me reflète plutôt dans cette phrase de Eric-Emmanuel Schmitt : "On ne dit rien quand on parle beaucoup"…

Magali, 36 ans : "Il ne faut pas croire qu'on est jugée différemment parce qu'on est une femme"
"J'ai choisi une carrière dans un milieu très masculin… Je travaille depuis 14 ans dans le pétrole. D'abord, j'étais expatriée sur les plates-formes de forage, puis en raffinerie, puis à des postes de management dans des bureaux. Je pense qu'il faut aborder le monde de l'entreprise comme une professionnelle et ne surtout pas tomber dans le piège de croire qu'on est jugée différemment parce qu'on est une femme. Quand mes interlocuteurs me parlent, ils me jugent sur mes compétences, car c'est le terrain sur lequel je les amène. Quand on me challenge, je me dis que ce sont mes compétences qui sont en cause et non pas mon statut de femme. A partir de là, ma réaction est de me battre... et pourquoi pas, en jupe ! Il faut aussi ne pas hésiter à se remettre régulièrement en cause et se demander si on gère toujours sa vie suivant ses vraies priorités. Le piège à éviter est de se laisser déborder par le travail ou la carrière et passer à côté de sa famille."

"Mes promotions (6 ou 7) sont plutôt dûes à des changements de boîtes ou de pays. J'ai également refusé des promotions en or, car je les jugeais non compatibles avec ma vie de famille. Quand je me suis mariée, nous avons fait le choix, avec mon époux, de faire passer la famille avant tout, Nous tentons de nous y tenir..."

"En entreprise, je pense qu'il faut éviter la paranoïa. J'ai été testée fortement quand je suis devenue chef de base au Nigeria, à l'âge de 25 ans, mais je suis persuadée qu'un homme l'aurait aussi été... Ma théorie est la suivante : imaginons exactement les mêmes situations et changeons juste les sexes... Que se passerait-il ? Je reproche à beaucoup de féministes actuelles de ne pas faire cette analyse. Je suis convaincue que c'est un avantage d'être une femme dans mon milieu. On déstabilise son interlocuteur qui n'a pas l'habitude d'avoir une femme en face de lui et tout le monde se souvient de vous… Donc le cocktail pourrait être : beaucoup de bon sens, un peu de prudence et bien sur de l'intuition féminine..."

Aude, 30 ans : "Une femme autoritaire, c'est toujours perçu comme une marque d'agressivité"
"Je travaille dans l'industrie automobile et suis actuellement adjointe au directeur financier. Ma société possède une originalité : elle est composée à 95 % d'hommes, mais le PDG et le directeur financier sont des femmes. J'ai intégré cette société en tant que contrôleur de gestion, puis je suis devenue responsable du contrôle de gestion de la division automobile dans une autre ville. Ce qui était étonnant, car un de mes collègues masculin avait davantage d'expériences que moi (5 ans contre 2 ans pour moi) et, en plus, il était déjà sur place. Ce collègue a donc été rattaché à ma direction, d'ailleurs il ne l'a pas supporté et a quitté l'entreprise… Je ne pense pas que le fait d'être une femme a joué en ma faveur dans cette promotion… Il faut dire que j'avais fait part à ma hiérarchie de mes souhaits d'évolution… "

"Etre manager, c'est une lutte de tous les jours. Je me souviens que lorsque ma DG a atteint son poste, les hommes l'appelaient la cheftaine… En fait je crois que la difficulté pour les femmes, c'est que les hommes n'acceptent pas leur autorité. Un homme autoritaire est un bon leader. Pour une femme, c'est toujours perçu comme une marque d'agressivité. Pour que l'autorité féminine soit acceptée, il faut que la preuve de sa compétence soit clairement établie, donc il faut travailler plus, être plus performante et toujours rester agréable, même quand on donne un ordre... Ce n'est pas tous les jours facile !"

Sommaire

Vos stratégies

3 réussites

L'avis du coach
Les associations
Les chiffres
Sommaire

Vos stratégies

3 réussites

L'avis du coach
Les associations
Les chiffres
 
Diane Mottez
 
 Suite du dossier : Interview de Nathalie Georges, coach
 
 
Tous les dossiers Envoyer à un ami Haut de page