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Travail, séduction et équilibre personnel...  

Quelles stratégies mettre en oeuvre pour arriver à imposer son savoir-faire à son patron ou à ses collègues ? Les lectrices témoignent.

"A 43 ans, je m'éclate et remercie mon DG de m'avoir fait confiance..." Marie-Gabrielle a obtenu un poste de responsable administrative au bout d'un an et demi comme assistante… La clé de son succès ? "Je pense qu'il faut savoir rester sereine, ne pas écouter les ragots... Le respect des autres et l'écoute sont deux points essentiels. Et il faut croire en son équipe".

Un cas isolé ? Plus vraiment : de plus en plus de femmes s'imposent aujourd'hui dans les entreprises, avec plus ou moins de facilités, il est vrai. "Nous sommes dans une phase de transition, nous rattrapons notre retard", explique Nathalie Georges, coach en entreprises. Les chiffres mesurent les progrès déjà accomplis dans la conquête du travail par les femmes : elles représentent actuellement 46 % de la population active française. La parité n'est pas loin...


Il faut travailler
plus et mieux
qu'un homme pour
se faire reconnaître"


Dominique, 37 ans

Mais ils mesurent aussi bien l'inégalité qualitative dans l'accès aux postes à responsabilité : quand 82 % des filles empochent le bac (contre 77 % des garçons), elles ne sont plus que 24 % dans le management des entreprises françaises. Cherchez l'erreur... Les femmes sont aussi davantage touchées par le chômage : 20 % des femmes de 25 à 49 ans étaient sans emploi en 2001, contre 5 % des hommes. Et un tiers d'entres elles travaillent à temps partiel (et pas toujours par choix). Bref, elles doivent se battre… "Il faut travailler plus et mieux qu'un homme pour se faire reconnaître", juge une de nos lectrices, Dominique. Pour Aude (30 ans), qui travaille dans l'industrie automobile, "être femme et manager, c'est une lutte de tous les jours. Je me souviens que lorsque ma DG a atteint son poste, les hommes l'appelaient la cheftaine…".

Pour s'imposer dans un milieu d'hommes, pour faire taire les préjugés, pour révéler sans effrayer son ambition, chacun sa technique. Une seule certitude, il faut travailler. Beaucoup : "Pour que l'autorité féminine soit acceptée, il faut que la preuve de sa compétence soit clairement établie, donc il faut travailler plus, être plus performante et toujours rester agréable, même quand on donne un ordre... C'est pas tous les jours facile !", analyse Aude.

Il faut aussi savoir montrer sa résolution : "J'ai accepté de suivre une formation professionnelle sur deux ans, ce qui me demande un certain investissement personnel... Mais grâce à cela, je pense avoir gagné 10 ans en terme d'évolution, raconte Nathalie. J'ai en effet pris la direction d'une agence, petite certes, mais tout cela ne serait pas arrivé si je n'avais pas montré ma volonté de m'investir..."


Sachez mesdemoiselles que si vous allez en technique, personne ne vous fera de cadeau"


Marie-Josée, 37 ans

"Il faut être sûre de soi et très pro, avoir de la prestance et de l'ambition, sans pour autant se mettre trop sur le devant de la scène. Bref il faut être courageuse et travailleuse", résume de son coté Marie-Josée, 37 ans qui travaille dans l'industrie. Et c'est peut-être là que certaines barrières et remarques à votre égard tomberont aux oubliettes… Un peu de duplicité est aussi bienvenue : "Pour faire carrière, il faut parvenir à avoir les mêmes résultats que les hommes, tout en restant dans les clichés féminins : rester douce, compréhensive, ne pas afficher trop d'ambition tout en signalant que l'on souhaite évoluer", résume Aude.

"Il faut parler le moins possible, car en donnant rarement votre avis, cela suscite généralement un vif intérêt des autres, puisque cela est une denrée rare !", ironise Isabelle, 28 ans. Mais pour elle, la véritable raison de son succès, c'est son opiniâtreté "qui consiste à aller jusqu'au bout d'une idée avec un entêtement tout féminin m'a déclaré le directeur en me proposant une promotion". "Il faut surtout être sure de soi", confirme Aude.

Quand on est jeune et dans certains secteurs, le jeu peut se révéler plus difficile. Marjorie : "J'ai 23 ans et je suis jardinier, donc entourée de garçons naturellement...J'ai eu du mal à me faire reconnaître au début, mon équipe me percevait avant tout comme une femme. Il a fallu que je prouve ce dont je suis capable. Et récemment, je me suis fait doubler par un jeune homme de 22 ans pour un poste de chef d'équipe alors que j'en étais parfaitement capable"… Les filières technologiques ou techniques d'une façon générale sont les plus redoutables : "Sachez mesdemoiselles que si vous allez en technique, personne ne vous fera de cadeau. C'est un milieu masculin et qui fait tout pour le rester, prévient Marie-Josée. Mais si vous avez un caractère bien trempé et si vous êtes courageuses, allez-y, foncez", .


Une équipe dirigée par une femme est souvent plus motivée et plus soudée qu'avec un homme "


Michèle, 45 ans

Foncer, mais pas comme ces messieurs : la psychologie joue un rôle essentiel dans les relations de travail. Et là vous avez probablement une carte à jouer. Imposez-vous avec tact, montrez votre volonté d'évoluer avec assurance, managez votre équipe différemment, fuyez les querelles de coqs et d'egos… "Une équipe dirigée par une femme est souvent plus motivée et plus soudée qu'avec un homme", a remarqué Michèle Rommé, ingénieur, 30 ans d'expériences dans l'informatique. Voilà une musique qui peut plaire à votre employeur.

Il y a d'autres messages plus pratiques à faire passer, du genre ce n'est pas parce que je pars à 18 heures que je suis moins efficace : "Mes collègues masculins préfèrent des déjeuners qui durent trois heures et rester au bureau jusqu'à 20 heures", remarque Isabelle. La réduction du temps de travail qui a mis les cadres sous surveillance horaire mais aussi la mode managériale du développement durable peuvent être autant d'opportunités à faire valoir votre différence. N'hésitez donc pas à mettre en valeur - subtilement comme toujours - la qualité de votre organisation personnelle.

Car de l'organisation personnelle, il vous en faudra. Et même beaucoup si, comme la plupart d'entre vous, vous souhaitez progresser au bureau tout en conservant votre équilibre personnel et familial, gage de sérénité.

"Il ne faut pas hésiter à se remettre régulièrement en cause et se demander si on gère toujours sa vie suivant ses vraies priorités", conseille Magali (36 ans), qui travaille dans le secteur du pétrole depuis 14 ans. Les hommes s'impliquent de plus en plus dans la vie familiale, commençons donc à envisager l'avenir avec notre entourage… Faire le point sur les différents objectifs que l'on se fixe, essayer de faire des choix en fonction de ses désirs et de ses priorités, envisager clairement les contraintes que l'on est prête à assumer, seule ou à deux…


J'ai refusé des promotions en or, car je les jugeais non compatibles avec ma vie de famille"


Magali, 36 ans

"Les congés maternité ralentissent la progression professionnelle. Mais finalement, sur le long terme est-ce si important ?" relativise Chantal, directeur administratif et financier à mi-temps. Et n'ayez pas les yeux plus gros que le ventre, au risque de ne pouvoir assumer votre nouvelle position professionnelle, tout en conservant un équilibre familial. "J'ai refusé des promotions en or, car je les jugeais non compatibles avec ma vie de famille" raconte Magali, la pro du pétrole. La coach Nathalie Georges confirme : "Il faut avoir un projet clair dans sa tête" (lire son interview).

Ce projet consiste peut-être simplement à obtenir la juste considération pour son travail et le juste respect dû à sa personne. Pour beaucoup de femmes au travail, ce serait déjà un premier pas avant de songer à gravir les échelons.

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Diane Mottez
 
 Suite du dossier : Les témoignages de trois réussites
 
 
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