Rallye Aïcha des Gazelles : Florence se souvient

Florence a participé pour la première fois au rallye Aïcha des Gazelles en 2009 avec sa fille Vanessa. Une expérience inoubliable. Elle raconte la première étape. Souvenirs.

Lundi 23 mars 2009 : 1ère étape marathon de notre 1er rallye

"Nous trouvons la première balise avant 8h du matin. Elle est commune à tous les équipages. Il y a du monde : plein d'équipages, des photographes qui mitraillent. L'ambiance y est joyeuse. On s'y attarde peu car la journée sera longue jusqu'au premier bivouac de notre premier marathon. Nous repartons optimistes, trouver la 1ère balise a été facile. La journée s'annonce bien.
Pour trouver la deuxième balise on mettra plus de 8h..."

Les galères du désert

"On tournera autour d'une montagne, on fera plusieurs fois demi-tour. Vanessa calculera plusieurs fois la position de la balise n°2. Le résultat est toujours le même. Donc nous sommes perdues. Et le temps passe inexorablement. La deuxième balise ferme à 16h30. Si on ne la trouve pas, le premier marathon sera terminé pour nous.

"Pour trouver la deuxième balise on mettra plus de 8h..."

En plein zénith, on se retrouve dans du sable. On y reste pendant 5 heures... On se tanke, on se détanke et aussitôt, on s'y retanke. Quand on sort de la voiture, on s'enfonce dans le sable chaud jusqu'aux genoux. Comme il n'y a pas d'ombre, entre deux pelletées, on boit très souvent. On est crevée ! Mais aucune de nous deux ne déclare forfait. Plus tard, on se dira : "Je ne voulais pas arrêter tant que tu n'arrêtais pas". Vanessa voulait faire demi-tour mais il y avait autant de sable devant que derrière nous. Donc on a pris en diagonale. Enfin, nous en sortons et nous nous trouvons nez à nez avec un autre équipage. Nous pleurons à moitié de fatigue, de rage... Il est plus de 16h. Les gazelles nous disent que nous sommes en bonne direction, car elles viennent de "taper" la deuxième balise. "Tu vois l'arbre là bas ? Elle est après". Je fonce vers l'arbre. Rien de rien, pas de balise... Les minutes passent. Et d'un coup Vanessa aperçoit l'arrière du 4x4 d'un équipage marocain. "Elle doit être là !". Mais il y a des lames de sable et il n'est pas question de s'ensabler. C'est notre dernière chance. Vanessa descend et court devant moi. Elle me guide dans les montées et les descentes. "Vas-y Moune, c'est bien, accélère, doucement..."

A deux minutes près

"Le sable passé, elle monte dans la voiture et je fonce. Nous arrivons sur les chapeaux de roues. Dérapage contrôlé. Deuxième balise pointée à 16h28, 2mn avant la clôture. Quel soulagement ! Nous pouvons continuer.

"Cette journée restera un souvenir inoubliable que l'on a partagé entre mère et fille."

Vanessa calcule le prochain point. Le temps presse car dans le désert il fait nuit noire à 18h. Nous roulons dans la bonne direction mais nous ne trouverons jamais la troisième balise. Pourtant, on n'est pas loin. Dans la nuit, on voit le feu du pointeur.
Avec l'équipage marocain, nous décidons de bivouaquer ensemble. Les Marocaines veulent absolument être près d'un groupe de jeunes nomades. Vanessa est très tendue. Elle est très fatiguée et n'est pas tranquille de dormir près de huit jeunes inconnus. Je ne la sens pas bien du tout. Elle reste très en retrait. J'essaye de la rassurer par une attitude sereine. Nous plantons nos tentes respectives. Une voiture de l'organisation nous rend visite. Ca sécurise un peu Vanessa. Les gazelles marocaines, à notre grande surprise, nous souhaitent déjà une bonne nuit. Je remercie les jeunes nomades de leur hospitalité. Nous nous installons pour notre nuit. Nous sommes pleines de sable. Nous faisons une toilette sommaire avec des lingettes. Vanessa commence à se détendre. En cherchant le réveil, elle trouve mon canif ouvert à côté de mon duvet, à ma droite. "C'est pour te défendre, au cas où..."
On éclate de rire. Nous sommes crevées, sales, mais contentes d'être ensemble. On rit encore, car on imaginait notre premier bivouac avec plein de gazelles, autour d'un feu faisant la fête en musique.
Nous nous souhaitons une bonne nuit. Il est 19h30."

Une nuit inoubliable

"Le lendemain, après une bonne nuit, nous sommes en pleine forme. Il est 5h du matin. Vanessa va demander si on peut profiter du feu des nomades pour chauffer l'eau pour notre petit déjeuner. Ils nous l'avaient déjà chauffée et nous attendaient pour manger ensemble. Quelle hospitalité ! Quel partage !
Puis nous sommes reparties à la recherche des balises de la deuxième étape de notre premier marathon.
Depuis notre retour, c'est l'une de nos anecdotes préférées, que l'on adore partager avec nos amis et notre famille. On en rigole toujours autant, de bonheur et d'émotions.
Cette journée restera un souvenir inoubliable que l'on a partagé entre mère et fille."

Par Florence Signoretto

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