Collèges et lycées : comment les classes sont-elles constituées ?

Mixité entre filles et garçons, diversité sociale, amitiés entre élèves... Qui décide de la constitution des classes et sur quels critères ? Le Cnesco publie une étude sur le sujet.

Collèges et lycées : comment les classes sont-elles constituées ?
© Kzenon

La rentrée scolaire débute aujourd'hui pour plus de 12 millions d'élèves. Comme chaque année, la constitution des classes est communiquée aux élèves la veille, voire le jour jour-même de la rentrée. Qui décide et comment ? Ces questions demeurent bien mystérieuses du côté des parents. Afin d'apporter un éclairage sur ce point, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), en partenariat avec le Syndicat national des personnels de l’Education nationale (SNPDEN), publie les résultats d'une enquête réalisée auprès de 478 chefs d’établissements de collèges et lycées. 

La constitution des classes influe sur les résultats. Premier constat, le chef d'établissement, qui consulte souvent les enseignants, les infirmiers ou encore les CPE avant de former les classes, ne laisse aucune place au hasard. 90 % des proviseurs de lycée et 96 % de ceux du collège estiment en effet que la constitution des classes est importante pour les élèves. Selon eux, "une construction des classes pensée, réfléchie et contrôlée permet d’agir sur la dynamique de la classe (91 %), la cohésion entre les élèves (90 %), les problèmes comportementaux dans la classe (88 %) et les résultats scolaires de l’établissement (84 %)".

Quels sont les critères ? Les résultats de l'étude montrent que la majorité des proviseurs adhèrent largement aux principes de diversités sociale, culturelle et scolaire au sein des classes. 85 % jugent que les classes socialement homogènes n'apportent rien de bénéfique, de même que les classes de niveaux, perçues par 84 % des proviseurs comme étant "non pertinentes" pour le bon fonctionnement de l'établissement. Concrètement, les critères les plus souvent pris en compte dans la constitution des classes sont le choix des options pour 91 % des proviseurs, la mixité entre filles et garçons (89 %), les problèmes de comportements (87 %) et les éventuelles tensions entre élèves (86 %). Mais aussi : la diversité des profils scolaires (86 %), les résultats (81 %) et la cohésion de groupe (63 %). A l'inverse, peu de chefs d'établissements accordent de l'importance au lieu de résidence de l'étudiant (24 %). On constate par ailleurs une différence entre le collège et le lycée notamment pour la prise en compte des groupes d'amis : 64 % des principaux du collège estiment ce critère important, contre 32 % de ceux du lycée.

Selon l'étude, le profil du chef d'établissement peut avoir son importance au moment de la constitution des classes. Ainsi, "66 % des chefs d’établissements débutants affirment prendre en compte la diversité culturelle, contre 44 % des chefs d’établissements expérimentés", précise le Cnesco. Et pour répondre aux demandes individuelles des parents, plus nombreuses au collège qu'au lycée, ces derniers semblent plus à l'écoute. De manière générale, 57 % des principaux de collège déclarent prendre souvent en compte les souhaits des parents pour leurs enfants.