Une artiste suisse pond des oeufs

A l'occasion de la foire d'art contemporain de Cologne en Allemagne, Milo Moiré, une artiste suisse, a réalisé une toile en pondant des oeufs avec son sexe. Peu conventionnel.

En ce lundi de Pâques, les œufs sont à l'honneur. Au chocolat ou à la coque, ils seront chassés puis dévorés. A Cologne en revanche, on doute que le public ayant assisté à la performance de Milo Moiré aient encore envie d'aller se faire cuire un œuf. Samedi, à la foire d'art contemporain de la ville allemande, l'artiste suisse a donné de son corps pour l'art devant un public... interloqué. Nue comme un ver, elle a réalisé "PlopEgg #1, la naissance d'une peinture". Une oeuvre "accouchée" à l'aide de son vagin dans lequel elle avait précédemment introduit des œufs remplis de colorants, qu'elle "pondait" ensuite au-dessus d'une toile blanche. Pour expliquer cette performance qui a défrayé la chronique en Allemagne, l'artiste a affirmé ne pas chercher à interpeller ou attirer le regard : "Durant ma performance, j'étais si concentrée que je n'ai pas fait attention à la réaction du public, mais ils étaient assez calmes", a-t-elle confié au journal suisse Le Matin. "C'est une expérience personnelle, intuitive dans laquelle, je peux développer une profonde intensité, mais aussi la sincérité de mon art. Je crée et j'utilise la source originale de la féminité, mon vagin" a-t-elle ajouté. A propos de la préparation de cette performance, l'artiste explique avoir consciencieusement choisi les couleurs dans les tons rouges : "J'ai visualisé l'archétype même de la puissance artistique féminine : la création. J'ai utilisé l'œuf comme le symbole de naissance. La toile exprime le concept de tabula rasa et l'œuf a lui-même, une fois cassé sur la toile, un potentiel artistique". 
Une poule aux œufs d'or ? Au-delà de sa démarche artistique, l'objectif de l'artiste est aussi de vendre le fruit de sa ponte. Si l'on ignore encore combien vaudront ses "oeufs sur toile  sur le marché de l'art, on ne serait pas surpris qu'ils atteignent une coquette somme. Ainsi, la "Merde d'artiste" réalisée en 1961 par Piero Manzoni, à savoir 90 boîtes de conserves contenant les excréments de l'artiste valent actuellement aux alentours de 30 000 euros l'une.
Les excréments, leur muse. S'il est une matière qui inspire les artistes, c'est le caca. En 2013 à Hong Kong, le public pouvait s'extasier (?) devant "Complex Pile", une sculpture gonflable de crotte de chien géante. Imaginée par l'artiste américain Paul McCarthy, l'oeuvre a voyagé à travers le monde. A défaut de trouver cela beau, on pouvait se réjouir de ne pas marcher dessus.
Vomitif ? Ce n'est pas Millie Brown qui dirait le contraire. En 2011, l'artiste s'était faite remarquée pour sa "peinture organique" : accompagnée par des chanteuses d'opéra, l'artiste plasticienne vomissait (sur) ses toiles. Intitulée "Nexus vomiting", le projet qui venait du fond de son ventre avait été considéré comme "le rêve de toute étudiante boulimique aux Beaux Arts" selon le site ampyink.com. Question de point de vue.