Propagande anti-avortement au sein d'un lycée catholique ?

Des professeurs, parents et élèves du lycée parisien Gerson dénoncent des dérives intégristes.

Intox ou vrai dérapage qui mérite que toute la lumière soit faite ?
Des intervenants de l'association Alliance Vita seraient intervenus au sein de l'établissement catholique privé Gerson, dans le XVIe arrondissement de Paris, à propos de l'avortement en délivrant des messages de propagande anti-IVG caricaturaux. Selon les témoignages recueillis sous couvert d'anonymat par Europe1, ceux d'une élève et d'une enseignante, les élèves auxquels ont été dispensés les conseils de cette association ont ainsi appris qu'une jeune fille prenant la pilule du lendemain pouvait être assimilée "à une semi-meurtrière". Semi-meurtrière seulement, car  cette jeune fille ignore s'il y a eu fécondation on non... Il y aurait donc une forme d'indulgence. En revanche, pas de quartier pour celles qui se font avorter : elles commettent un "homicide volontaire". 

Selon Europe 1, des parents se sont émus que de tels propos soient tenus face à leurs enfants et auraient porté plainte. Sur France Inter ce matin, un père d'élève témoignait de sa gêne en désapprouvant cette intervention.  

La polémique grandissant, l'association anti-avortement Alliance Vita fondée par Christine Boutin, s'est défendue dans un communiqué de presse en niant totalement les faits : "VITA dénonce fermement le mensonge, la calomnie et le procédé lâche visant à salir son image et à jeter le discrédit sur son travail".

Cette affaire illustrerait une dérive plus globale de l'établissement. Europe 1 rapporte également les propos d'un professeur qui dénonce les mouvances intégristes du lycée : "L'Opus Dei est au sein de notre établissement aujourd'hui, c'est incontestable. La responsable de cycle et une collègue, au moins, sont de l'Opus Dei. Nous ne sommes plus dans l'offre d'une spiritualité mais dans l'imposition d'une vision des plus obscurantistes de notre société". 

Du coté de la direction du lycée et d'autres témoins, ce qui serait en cause est en fait ‹une réorganisation pédagogique. Le journal La Croix parle de problèmes "relationnels". L'équipe dirigeante ne serait "pas assez attentive à ceux qui ne pensent pas comme elle", et accepterait dans l'école des élèves plutôt catholiques pratiquants... Le responsable adjoint de l'établissement, cité par le journal, affirme qu'il va falloir "remettre à plat le projet pédagogique du lycée".

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