Décès de Dominique Baudis, défenseur des droits marqué par l'injustice

Cette saleté de crabe l'a emporté. Dominique Baudis, Défenseur des droits, homme de médias, ancien maire centriste de Toulouse, député et eurodéputé, a succombé à un cancer généralisé à l'âge de 66 ans.

Voix posée, regard azur et parole mesurée, Dominique Baudis avait présidé le comité éditorial du Figaro, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis l'Institut du monde arabe (IMA), avant de devenir Défenseur des droits, en juin 2011.
Victime d'une tumeur au poumon l'été dernier, il avait subi deux chimiothérapies, puis une opération du cervelet, il y a quelques mois. Il s'est éteint ce jeudi 10 avril "à l'issue d'un courageux combat contre le cancer qu'il a mené sans relâche au cours de ces derniers mois", a annoncé l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris.
Père de Florence, issue d'un premier mariage, Dominique Baudis avait épousé en secondes noces, en 1988, la journaliste et écrivain franco-algérienne Ysabel Saïah-Baudis avec qui il a eu deux enfant : Pierre et Benjamin.

Un parcours d'exception, mille vies et une campagne de diffamation. Diplômé de Sciences Po, Dominique Baudis entame sa carrière de reporter au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF au Proche-Orient, il présente ensuite le JT de TF1, de 1978 à 1980, puis celui de FR3 jusqu'en 1982. Il renonce au journalisme pour la politique en se faisant élire, en 1983, à la mairie de Toulouse, succédant à son père, Pierre Baudis, à la tête de la Ville rose depuis 1971. En 1984, il est élu au Parlement européen. En 1986, il entre au conseil régional Midi-Pyrénées qu'il préside et à l'Assemblée nationale sous l'étiquette UDF (Union pour la démocratie française).

Rumeur destructrice. En 2003, Dominique Baudis est mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie, il révèle publiquement cette sordide affaire au 20H de TF1. Totalement blanchi par la justice en 2005, il raconte son calvaire dans le livre, Face à la calomnie.

A la suite de sa disparition, les réactions ont afflué, à droite comme à gauche, saluant la mémoire d'un homme qui "dépassait les clivages politiques", comme l'a dit Jean-François Copé. "Il a consacré sa vie au service des autres avec un dévouement, une intégrité et un humanisme admirables", a déclaré le président de l'UMP, Jean-François Copé, dans un communiqué.

"C'est beaucoup de chagrin. Ce sont 40 années d'amitié qui s'en vont", a déclaré à l'AFP François Bayrou, "C'était un homme de l'intérêt général, rendu, par les vicissitudes de la vie (...) terriblement sensible à l'injustice", a témoigné le président du MoDem sur RTL.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a regretté "un combattant de toutes les discriminations, intègre et courageux", "un homme de dialogue", "très attaché à la laïcité, à l'accès de tous à la justice".

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Mort de de Dominique Baudis © SIPA