Mort de Nelson Mandela : l'adieu à un géant

Nelson Mandela, héros la lutte contre le régime raciste d'apartheid et premier président noir de l'Afrique du Sud démocratique, s'est éteint à l'âge de 95 ans.

"Notre bien-aimé Nelson Mandela, le président fondateur de notre nation démocratique, nous a quittés. Il est décédé en paix entouré de sa famille aux environs de 20H50 (...) Notre nation a perdu son plus grand fils", a déclaré le Chef de l'Etat Zuma lors d'une intervention en direct à la télévision.
"Il s'est éteint en paix (...). Notre peuple perd un père", a-t-il ajouté avant d'annoncer que les drapeaux seraient mis en berne à partir de vendredi et jusqu'aux funérailles nationales.
Dès l'annonce de la disparition de celui que le monde entier vénérait comme une incarnation de la réconciliation raciale, des milliers de personnes de toutes origines ont commencé à se rassembler près de la maison de Mandela, à Johannesburg.
Nelson Mandela, qui avait fêté ses 95 ans le 18 juillet, avait été hospitalisé quatre fois depuis décembre 2012, à chaque fois pour des récidives d'infections pulmonaires.
Ces problèmes récurrents étaient probablement liés aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l'apartheid. Libéré en 1990, le détenu 46664 devint quatre ans plus tard le premier président noir démocratiquement élu de son pays (1994-1999).

Il s'était retiré dès la fin de son mandat, pour se consacrer à la protection de l'enfance et à la lutte contre le sida, fléau de l'Afrique du Sud.

"J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire", avait-il dit pour résumer son long combat pour la liberté: "Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir". Absent de la scène politique depuis plusieurs années déjà, Madiba faisait l'objet d'un véritable culte qui dépassait largement les frontières de son pays.

Convaincu que la société sud-africaine continuerait d'oeuvrer à faire du pays un "miracle", il avait promis: "Lorsque j'entrerai dans l'éternité, j'aurai le sourire aux lèvres".