Ma Lusu : une sage-femme au Libéria

Découvrez l'histoire de Ma Lusu ou comment PLAN soutient les naissances dans de bonnes conditions sanitaires pour la mère et l'enfant...

Ma Lusu : une sage-femme au Libéria
© SdP PLAN

 "Depuis que j'ai fait la formation de Plan International, aucune mère n'est décédée pendant l'accouchement et nous n'avons perdu que deux nouveaux nés ", explique Ma Lusu, du district de Kolahun, Comté de Sofa, au Libéria.

Ma Lusu est l'une des deux seules sages-femmes de son village de plus de 3000 âmes, dont 1050 femmes en âge de procréer. Mais Sosomoilahun n'abrite ni espaces de consultations, ni lieu réservé aux soins. Patients et femmes enceintes doivent marcher plus de sept kilomètres jusqu'au dispensaire le plus proche car il n'y a pas de transport en commun fiable. Si aucune statistique officielle n'existe, Ma Lusu estime que 2 ou 3 parturientes et jusqu'à cinq nouveaux nés mouraient en couches, sous ses yeux, avant qu'elle ne commence sa formation de sage-femme avec PLAN. Le Libéria a l'un des taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés de la planète. D'après les chiffres de 2007, la mortalité infantile s'élevait à 110 pour 1000 naissances, alors que la mortalité maternelle s'élevait à 994 pour 100 000.

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Ma Lusu et une de ses patientes. © SdP Plan

Comment Ma Lusu a débuté sa "carrière"

Il y a 18 ans, Ma Lusu a commencé à se former avec l'unique sage-femme de son village. Cette dernière n'avait jamais suivi de cursus spécialisé, mais elle a partagé ses années d'expériences sur le terrain et transmis son savoir. En 1993, quelques mois après le début de cet apprentissage, des forces armées ont envahi le bourg et beaucoup d'habitants sont partis, comme le mentor de Ma Lusu.

La jeune femme est donc devenue précipitamment l'unique "référent médical" de la localité , même si elle ne savait pas encore très bien comment aider à mettre au monde dans de bonnes conditions. "Les femmes qui commençaient à avoir des contractions venaient me trouver pour que je les assiste. Je n'avais aucun diplôme, mais j'étais leur seul espoir. Même si j'ai réussi un bon nombre de fois, certaines grossesses avec complications n'étaient pas à ma portée. Des nourrissons et des mères succombaient. Je me sentais très triste et surtout coupable. J'ai failli renoncer, tout arrêter...".

Une confiance regagnée

En 2008, PLAN, en partenariat avec le Ministère de la Santé, a permis de dispenser un enseignement "professionnel" à trente sage femmes issue de trente villages différents. Chaque participante a aussi reçu un kit pour pratiquer des accouchements en toute sécurité. Le projet a aussi permis de financer la formation d'éducateurs et d'aides-soignants. Il a subventionné la construction et l'équipement de trois maternités dans le pays. "Pouvoir acquérir ces connaissances a été extrêmement important pour moi et mon village. Aujourd'hui, je sais si je peux pratiquer un accouchement ou si je dois envoyer la future maman dans un centre spécialisé. Je me sens utile et j'apprécie à nouveau mon travail", conclut Ma Lusu. Une sage-femme avertie et raisonnée.

 

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