PARTY GIRL, laissez-moi adorer

Un film beau comme un camion, un opus entre documentaire et fiction. "Sauvage et mal élevé", résumait Nicole Garcia, à Cannes, en lui remettant la Caméra d'or. Entrez dans la danse, venez à la noce et découvrez PARTY GIRL, en salles ce 27 août.

A soixante ans et des brouettes, maquillée comme une BM volée, des breloques au poignet, Angélique Litzenburger est restée une adolescente. Séductrice, grande gueule, elle gagne sa vie en faisant boire les hommes à la frontière allemande... mais les clients se font rares. Michel lui propose de l'épouser. Indécise, la volcanique entraîneuse se laisse tenter par la demande de cet habitué amoureux et délaisse les bars lorrains pour tenter de construire un foyer...

Comment se ranger des voitures, construire une vie de famille quand on n'a connu que les relations éthylées et tarifées ?
Comment renoncer au milieu de la nuit, à la fête, à la chaleur, à la fumée et aux vapeurs qui montent à la tête pour entrer dans la normalité à soixante ans tassés ? Grâce à l'amour peut-être ? Celui d'un homme, celui d'enfants ? Grâce au mariage ? Drôle d'idée.

En évoquant l'intimité des corps, la sexualité, la réalité des cabarets, PARTY GIRL dresse un sublime portrait de femme, parfois âpre, toujours juste. La mise en scène, brute, est parfaite. Angélique, visage buriné par l'alcool, clope au bec et verbe sans filtre m'a émue aux larmes. Quelle humanité, quelle sincérité, quelle gouaille !

Cette histoire sensible, originale est si vraie que les acteurs y jouent leur propre rôle, ou presque... Il y a du Pialat, du Pasolini, du Cassavetes dans cette comédie romantique, ce drame social co-réalisé par Maria Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, l'un des quatre enfants de l'héroïne qui a puisé l'inspiration dans "la nature" de sa mère.

Touchée, captivée même, par PARTY GIRL, je l'ai été au point de rester scotchée à mon fauteuil pendant tout le générique de fin (magnifique chanson éponyme de Chinawoman, par ailleurs) et les 20 minutes qui ont suivi !
PARTY GIRL n'est pas une "claque" cinématographique, c'est une cuite, magistrale. Un sentiment d'ivresse, puis une prise de conscience. PARTY GIRL sera mon film de l'année, à n'en pas douter.

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Party Girl, en salles le 27 août 2014 © Pyramide Distribution