Mort de Claude Pinoteau, "La Boum" est finie

"La Boum", qui raconte les émois amoureux de "Vic", adolescente romantique, s'est imposé comme un film culte, multidiffusé sur petit écran et "madeleine" proustienne pour jeune filles en fleurs aujourd'hui quadragénaires. En France mais aussi à l'étranger. Les internautes nostalgiques saluent la mémoire du cinéaste français qui a bercé leur jeunesse. Pour Sophie Marceau, Claude Pinoteau "c'est un peu le papa de toute une génération qui a suivi ce film".

Les honneurs de l'Elysée

"Il avait su capter l'esprit d'une génération aspirant à de nouvelles formes d'affirmation et de liberté", a déclaré le président François Hollande, rendant hommage à "une figure emblématique du cinéma français"

"Avec lui, le cinéma français perd l'un de ses plus grands réalisateurs, aussi populaire qu'exigeant", a souligné la ministre de la Culture. Un artiste "aussi doué dans le registre policier que dans celui de la comédie de moeurs, dans l'art de nouer et de dénouer les fils des intrigues les plus haletantes comme dans celui de faire un portrait juste, amusé, lucide et bienveillant de ses contemporains", a ajouté Aurélie Filippetti.

Formé par les plus grands

Fils du régisseur Lucien Pinoteau, Claude Pinoteau, né le 25 mai 1925, commence sa carrière comme accessoiriste. Il travaille comme premier assistant aux côtés de Jean Cocteau ("Les parents terribles", "Orphée"), Max Ophüls ("Lola Montes"), Henri Verneuil ("Un singe en hiver", "Mélodie en sous-sol") ou Claude Lelouch ("L'aventure, c'est l'aventure").
"C'était un frère. Un homme d'une bonté et d'une générosité incroyable. Doté d'un grand talent. Je suis très affecté...", a réagi Claude Lelouch sur Twitter.

Parcours

Amoureux du genre policier, Claude Pinoteau achève son premier long métrage en 1972, "Le Silencieux", avec Lino Ventura. En 1974, l'acteur italien est encore à l'affiche de son opus, "La Gifle", aux côtés d'Annie Girardot et d'une jeune actrice d'à peine 20 ans, Isabelle Adjani. Traitant des relations père-fille, ce bijou est récompensé par le Prix Louis-Delluc.
Claude Pinoteau signe ensuite "La septième cible" (1984), "La neige et le feu" (1990) ou encore "Les palmes de Monsieur Schutz" (1997).
Plus discret depuis la fin des années 90, Claude Pinoteau avait pris le temps de retracer dans un livre de souvenirs parus en 2005 sa longue et riche carrière, marquée par une passion qui est restée intacte cinquante ans durant. "Il faut avoir la passion de ce métier", expliquait-il en 2007. "Les réalisateurs sont des conteurs."
Les lumières s'éteignent, la musique est lancée et un as du 7e art termine sa dernière danse, prêt à rejoindre les étoiles...