Guy Bedos quitte la scène, mais balance encore...

"Si je n'arrêtais pas, j'aurais l'air d'une allumeuse !", disait-il récemment à l'AFP. A l'issue d'une standing ovation par un Olympia à guichets fermés, Guy Bedos, 79 ans, a fait ses adieux aux planches, lundi soir, tout en n'écartant pas un retour après d'autres fausses retraites depuis 2007.

"C'est la der des der, mais on verra...", a lancé le poil à gratter de la vie politique française depuis près de cinquante ans. "Le one-man-show est un exercice singulier qui m'a donné tant de bonheur. J'ai décidé de m'en priver pour ne pas faire le spectacle de trop" Orgueuil, coquetterie: je veux partir en beauté!", dit Guy Bedos dans un message à son public, sur le site de la mythique salle du Boulevard des Capucines.
L'humoriste a affirmé qu'il avait "le cœur en miettes". "J'adore ce métier. Tout va bien malgré tout: je suis plutôt en forme pour mon âge. Je gambade, je saute sur scène, mais je ne veux pas attendre de ne plus pouvoir faire tout ce que je viens de vous dire, et que le public s'en aperçoive. Je veux que le public ait confiance en moi jusqu'au bout, sans compassion", a ajouté le trublion à l'AFP. "Je vais porter la parole autrement. (...) Je pense que je vais utiliser l'instrument à la mode qu'est Internet... Je vais publier des livres, je pense. Peut-être certains journaux me donneront l'hospitalité de temps en temps. Je vais faire du théâtre et du cinéma, mon premier métier : acteur."

Guy Bedos, en grande forme, a clôturé lundi une tournée de deux ans de son spectacle Rideau!. En ouvrant sa célèbre revue de presse, il a rappelé sa devise de toujours, "faire du drôle avec du triste". Ses victimes de prédilection, Jean-Marie et Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et Nadine Morano, mais aussi les Socialistes. Le porte-parole autoproclamé de la "gauche couscous" se considère "comme beaucoup, un peu orphelin" notamment face à "un gouvernement provisoire".

A l'occasion d'un tendre duel épistolaire pour rire, son fils Nicolas et Muriel Robin, ont joué les invités surprises. Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, les "copains du Conservatoire", mais aussi Jean Dujardin, ont assisté à cette ultime représentation. Dans la salle aussi, Christiane Taubira. La ministre de la justice a déclaré à l'AFP que Guy Bedos "lui avait enseigné l'impertinence. C'est une vertu à condition qu'elle soit intelligente. Derrière une apparente méchanceté, il y a de la générosité". Pour Anne Sinclair, présente également, ces adieux "sont émouvants, avec beaucoup de nostalgie mais aussi de joie".

Dans un final façon commedia dell'arte, Guy Bedos s'est dit "fatigué d'avoir trop crié", avant de partir un mouchoir à la main longuement agité dans un halo de lumière. Le rideau est tombé. Bye-bye et à bientôt, l'artiste !

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Guy Bedos fait ses adieux © Delalande/Raymond/Sipa