Entretien avec le directeur général de Lacoste "Felipe Oliveira Baptista a apporté un regard féminin à Lacoste"
Pas de collection féminine sans un directeur artistique digne de ce nom. Pour reconquérir les femmes, Lacoste a fait appel au créateur de mode Felipe Oliveira Batista en 2010. Explications.
Felipe Oliveira Baptista a succédé à Christophe Lemaire en septembre 2010. Un moyen d'entamer ce virage de la féminisation ?
Christophe Chenut : Il est arrivé dans ce cadre-là. Lorsque Christophe Lemaire a décidé de partir chez Hermès, nous avions déjà décidé de lancer Lacoste L!VE et la femme. Nous avions besoin de quelqu'un qui allait nous apporter un savoir-faire de couture femme. Dans nos équipes et celles de Devanlay (partenaire historique de Lacoste sur le textile, ndlr), nous maîtrisons l'homme depuis toujours. Un nouveau directeur artistique pouvait apporter une compétence sur la femme. Le projet de Felipe nous a démontré qu'il avait particulièrement bien compris la marque. Cela ne faisait aucun doute. Les autres candidats potentiels avaient un regard plus américain. Celui de Felipe était très européen, très latin.
La dernière collection printemps-été 2013 vient justement d'être présentée à New York. Quelles sont les premières réactions ?
C. C. : Les retombées presse en quantité et en qualité ont été excellentes et ont vraiment raconté ce que Felipe avait envie de démontrer : l'héritage de la marque et son utilisation dans une féminisation et de sophistication de la femme.
En tant que marque française, pourquoi continuer de défiler à New York ?
C. C. : C'est un choix logique. Cela fait 12 ans que l'on y défile. Ce défilé est parfaitement adapté à ce que l'on est. Il est beaucoup plus sportswear que couture. Or, nous sommes plus sportswear et casual wear que couture... Les Etats-Unis étant notre premier marché, il est naturel que nous défilions là-bas. Nos vrais concurrents défilent à New York. Et puis, il y a un autre énorme avantage, celui de pouvoir défiler mixte, homme et femme, ce qui n'est pas le cas de Paris.
Qui sont vos grands concurrents ?
C. C. : Nous les retrouvons dans l'univers Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, Hugo Boss, Burberry... et dans toutes les marques qui défilent à New York. Nos concurrents ne sont pas Chanel ou Dior.