West Side Story : rencontre avec le chef d'orchestre Donald Chan

La comédie musicale "West Side Story", qui débarque à Paris du 12 octobre au 12 novembre, est menée à la baguette par le chef d'orchestre et directeur musical Donald Chan. Entretien.

West Side Story : rencontre avec le chef d'orchestre Donald Chan
© DELALANDE RAYMOND/SIPA

Donald Chan, chef d'orchestre de talent, a dirigé pas moins de 3000 représentations de West Side Story. Pour le retour du mythique spectacle à Paris, du 12 octobre au 12 novembre, il réenfile son costume de directeur musical. Rencontre.

Le Journal des Femmes : Comment avez-vous commencé à diriger West Side Story ?

Donald Chan : J'ai fait une production à l'opéra de Cleveland en 1986. Puis, en 2000, on m'a demandé d'en faire une autre à La Scala, à Milan.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans l'histoire et dans le projet ?

C'est un Roméo et Juliette moderne, qui se passe actuellement Beaucoup de sujets qui sont toujours d'actualité sont transposés dans les chansons du spectacle.

Comment expliquez-vous le succès de West Side Story jusqu'à ce jour ?

L'histoire est toujours pertinente car elle est moderne et c'est merveilleux qu'elle le soit après 60 ans.

Vous rappelez-vous de la première fois que vous avez vu le film ?

Je l'ai vu lorsqu'il est sorti. J'étais jeune, mais je me souviens avoir pensé : "un jour, je dirigerai le show".

Comment définissez-vous le style de musique de la comédie musicale ?

Il y a de l'opéra, du ballet, de la musique latine, du jazz… C'est un pot pourri de genres musicaux. Cette diversité rend ce spectacle très intéressant.

Selon vous, qu'est-ce qu'elle a apporté aux autres comédies musicales dans le monde ?

En 1956, le style était complètement différent de ceux de l'époque. Et puis les gens étaient habitués aux "happy ending", alors que le spectacle ne finit pas bien !

Connaissiez-vous chaque acteur avant de mettre en place le spectacle ?

Nous avons organisé des auditions à New York, auxquelles j'ai assisté. Nous avons auditionné à peu près 500 danseurs et 200 chanteurs. Beaucoup de personnes ont tenté leur chance, pour seulement 26 places, il est donc très difficile de faire un choix et de trouver les bons artistes, car ils doivent savoir chanter et jouer à la fois.

Comment expliquez-vous la popularité de la comédie musicale aujourd'hui ?

C'est un classique, donc c'est un type différent de comédie musicale. Beaucoup de gens ont revisité les productions Disney par exemple, comme Le Roi Lion ou La Belle et la Bête, mais les standards tiennent bon.

Comment présenteriez-vous Broadway à quelqu'un qui n'y connait rien ?

Broadway est en quelque sorte l'incarnation du plus haut niveau d'exigence pour les comédies musicales. Beaucoup de productions passent par Broadway. Certaines rencontrent le succès, d'autres échouent. Les gens peuvent y trouver des échantillons de beaucoup de types de musique et se diriger vers celui qu'ils aiment.

Vous jouez à Paris en octobre. Qu'est-ce que ça représente pour vous ?

J'adore venir à Paris. Le public est merveilleux et adore West Side Story. Nous avons toujours étés très bien accueillis à chacune de nos visites. Nous avons hâte de revenir !

Quelle version de West Side Story préférez-vous : sur scène ou le film ?

J'aime la comédie musicale originale. Elle est venue en premier et il y a eu de nombreuses critiques à l'égard du film parce qu'ils n'ont pas demandé conseil à Leonard Bernstein (le compositeur de West Side Story), Jerome Robbins (chorégraphe et metteur en scène) et Arthur Laurents (auteur du livret). Ils ont changé l'oeuvre dans une certaine mesure. Même si le film a gagné de nombreuses récompenses, il n'était pas en adéquation avec ce que les trois auteurs voulaient.