Prendre les transports la peur au ventre, une réalité ?

Attendre le métro en regardant ses pieds, accélérer le pas dans les couloirs, se sentir suivi, menacé : tel est le quotidien de 55% des habitants d'Ile-de-France.

L'angoisse de se retrouver seule ou en mauvaise compagnie dans un wagon, s'accrocher à son sac comme une moule à son rocher ou faire semblant de téléphoner... Nous avons toutes déjà ressenti le stress de nous déplacer à la nuit tombée. Selon une étude réalisée pour la Région Ile-de-France et rendue publique hier, les Franciliens sont plus nombreux à avoir été victimes d'actes de délinquance en 2013, mais leur sentiment d'insécurité a légèrement décliné.

Selon cette enquête, 55,5 % des Franciliens se sentent en insécurité, soit deux points de moins qu'en 2011 (57,5 %), lors de la précédente publication de cette étude réalisée périodiquement depuis 2001 par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) de la Région.
Pourtant, ils sont plus nombreux à déclarer avoir été victimes d'actes de délinquance : 46,9 % ont subi au moins une fois une agression, un vol (ou une tentative) ou une atteinte à leurs biens, contre 43 % en 2011. Une proportion toutefois loin des sommets de 2001 (53,4 %) et 2007 (52,7 %).
Toutefois, plus de la moitié (51 %) dit avoir peur, "au moins de temps en temps, chez eux, dans leur quartier le soir ou dans les transports en commun" (51,6 % en 2011, 53,8 % en 2001).
La crainte d'être agressé est assez stable à 43,7 % (45,5 % en 2011). Le RER reste le plus anxiogène (36,1 %) devant le métro (30,5 %), le train (26,5 %), le bus (19,7 %) et le tramway (11,7 %). 90,1 % des Franciliens trouvent toutefois leur quartier sûr, mais plus d'un sur trois juge la police. 

Cette étude dite de "victimation" a été réalisée en janvier et février 2013 auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 10 500 personnes de plus de 15 ans. Elle a été faite par TNS Sofres pour le compte de l'IAU. insuffisamment présente dans leur quartier (40,6 % en 2011, 47,7 % en 2001)