Mondial 2014, et maintenant ?

La Coupe du monde 2014 s'est achevée dimanche 13 juillet, après un mois d'émotions. La fête se termine dans un climat économique et social tendu.

Le Brésil pendant un mois, c'était les supportrices et les joueurs sexys, la "goal-line technology", les morsures de Luis Alberto Suarez, les larmes d'Antoine Griezmann et la ferveur de Rihanna.
Une situation économique et sociale qui ne tourne pas rond. Le Brésil avant (et après ?), ce sont 4800 familles mal logées qui campaient sur un terrain situé à seulement quatre kilomètres du stade de l'Itaquerao, 200 000 personnes qui ont dû quitter leur habitation de force pour faire place aux chantiers lancés par le Mondial, 8 ouvriers morts durant les chantiers des stades. Pour les Brésiliens, il y avait "d'autres priorités" que la Coupe du monde, et notamment le développement des services publics, des écoles, des hôpitaux ou encore l'espoir d'une vie quotidienne sans criminalité.
Un coup d'envoi sous les sifflets. La compétition avait débuté dans un climat de tension palpable : le jour du coup d'envoi, des manifestations avaient éclaté dans sept grandes villes du seul pays à n'avoir pourtant jamais manqué une édition du Mondial. La presse locale rapportait même que  Dilma Rousseff, la présidente de la République fédérative du Brésil, avait préféré faire une allocution télévisée "de crainte d'être huée".
Une coupe du monde loin du but (financier). Au total, ce sont 11 milliards de dollars qui auront été investis par les autorités brésiliennes dans l'organisation de cette Coupe du monde. Le gouvernement, qui comptait sur une croissance de 2,3 à 2,5% grâce au Mondial, vient de voir cette prévision s'abaisser par la banque centrale à 1,6% et ce malgré l'accueil de 15 millions de passagers dans ses aéroports et plus de 600 000 supporters-touristes durant la compétition.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Le 7 juillet, deux jours avant la défaite du Brésil contre l'Allemagne, la campagne présidentielle s'ouvrait officiellement et Dilma Rousseff n'a jamais été aussi impopulaire. En plus de ne pas accéder à la finale, le Brésil n'est pas sorti la tête haute de ce Mondial, se faisant battre, certains diront "massacrer", par l'Allemagne 7 à 1. Une humiliation mondiale pour le pays du football : "Le Brésil est humilié 7-1 par l'Allemagne et concède la plus grande défaite de son Histoire", titre le journal sportif O Estado, "Le rêve de titre décède de nouveau à la maison", regrette le quotidien généraliste Zero Hora. La Folha de Sao Paulo parle d'une  "Déroute historique" et O Globo assassine "Honte, embarras, humiliation". Un véritable drame national. 
Une passe à la Russie. La prochaine Coupe du monde aura lieu en 2018 en Russie. Le mandat présidentiel de Vladimir Poutine sera terminé. Notre petit doigt nous dit qu'il sera néanmoins reconduit pour la quatrième fois. Un Mondial qui fait d'ores-et-déjà parler de lui. "Le football russe est totalement sous contrôle d'une bureaucratie corrompue. Tous les défauts de l'Etat russe -escroquerie, incompétence, vénalité- sont aussi ceux du foot russe", écrivait l'opposant libéral Boris Nemtsov sur son blog en 2010. La place rouge de Moscou s'enflammera-t-elle autant que la plage de Copacabana ? Les paris sont ouverts. 

chistbresil
Le Christ Redempteur, au Brésil © Fotolia