Lou!, Les Souvenirs : Angoulême ou la "grande famille" du cinéma

Non, ce n'est pas parce qu'on est dans LA Ville de l'Image que les acteurs s'adorent, que les actrices ne se regardent plus de haut et que les attachés de presse ne se donnent plus de coups dans le dos. Certes, à Angoulême, les organisateurs nous maternent, mais c'est le public qui fait l'esprit convivial, bienveillant et riche en sentiments.

Que d'émotions. Dans Les Souvenirs, le nouveau film de Jean-Paul Rouve, Romain (Mathieu Spinosi), 23 ans, aimerait être écrivain mais se retrouve veilleur de nuit dans un hôtel. Son père (Michel Blanc), 62 ans, part à la retraite et fait semblant de s'en foutre. Sa grand-mère (Annie Cordy, parfaite), 85 ans, entre en maison de retraite et le regrette...
Dans Maintenant ou Jamais, Serge Frydman dresse le portrait de Juliette (bluffante Leïla Bekhti), une mère de famille qui décide de braquer une banque pour assurer l'avenir de son foyer. Avec Lou ! Journal infime, Julien Neel nous offre une adaptation pétillante, drôle et colorée de ses bandes dessinées, le quotidien d'une gamine (géniale Lola Lasseron) qui vit seule avec sa maman (la douce Ludivine Sagnier), sa meilleure complice jusqu'à ce que les affres de l'adolescence passent par là...
Le point commun de ces trois films projetés hier en avant-première au Festival du Film Francophone d'Angoulême ? Outre l'excellente performance de leurs interprètes, ces opus parlent à toutes les générations.
Et lorsque le public n'est pas celui de journalistes parisiens blasés, cela se traduit par des flots de larmes, des éclats de rire, des cris de stupeur...
Dans les salles, les spectateurs tremblent, s'esclaffent, pleurent puis sourient l'instant d'après. Ils savourent à 100% le spectacle qui leur est offert et vivent pleinement l'expérience du grand écran.
Face à eux -voire parfois mêlés à eux-, les talents (réalisateurs venus défendre leur dernier bébé, têtes d'affiches comme seconds rôles) sont fiers de partager leur ressenti et ils ne sont pas les derniers à avoir l'oeil humide et la voix tremblante, surtout, lorsque la séance s'achève sur une "ovation debout" (nous sommes au FFA, pas d'anglicisme, donc).
A Angoulême le cinéma est une passion qui se transmet, à tous les âges, entre petits et grands. Si je m'y sens comme une reine, le public en est assurément le roi !