Japon : deux femmes ministres démissionnent

Afin de féminiser la vie politique au Japon, le Premier ministre Shinzo Abe avait nommé cinq femmes au gouvernement en début du mois de septembre 2014. Mêlées à un scandale, deux d'entre elles ont dû démissionner.

Nommées il y a moins de deux mois afin de rajeunir et de féminiser le gouvernement, Yuko Obuchi, la ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie ainsi que Midori Matsushima, ministre de la Justice, ont présenté leur démission après avoir été accusées d'irrégularités dans l'utilisation de fonds politiques. Il s'agit d'un coup dur pour la politique du Premier ministre Shinzo Abe, "Je les avais nommées. En tant que Premier ministre, je m'excuse profondément", a-t-il déclaré devant une nuée de journalistes.
Yuko Obuchi, fille d'un ancien Premier ministre, était une véritable étoile montante du gouvernement. Elle figurait même sur la liste des prochains "premiers-ministrables". Cette mère de 40 ans est accusée d'avoir dépensé plus de 10 millions de yens (environ 74 000 euros) pour des activités personnelles dont de nombreux achats de produits de beauté. Selon plusieurs médias, l'organisme qui devait lever des fonds pour sa campagne aurait déboursé 3,62 millions de yens dans un magasin de son mari.
La ministre de la Justice Midori Matsushima est quant à elle accusée d'avoir violé le code électoral dans sa circonscription en distribuant des éventails avec son portrait et son nom à des électeurs.
Les trois autres femmes ministres du gouvernement sont elles aussi au milieu d'un scandale. Eriko Yamatani, responsable du dossier des Japonais enlevés par la Corée du Nord durant la guerre froide aurait été vue avec un militant néo-nazi local tandis que Sane Takaichi, ministre des Affaires intérieures et de la Communication et Hariko Arimura, chargée de la Promotion des femmes, se sont affichées dans le sanctuaire Yasukuni de Tokyo, symbole du militarisme du Japon passé. Une visite qui a mis la Chine en colère.
Shinzo Abe mise beaucoup sur la féminisation du gouvernement japonais, qui reste un pays réputé pour son machisme en politique. Actuellement, elles ne sont que 39 femmes élues sur une assemblée de 480 sièges.

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Yuko Obuchi, ministre de l'Economie au Japon a présenté sa démission © Sipa Press