"L'aide, ça commence en bas de chez soi"

Journaliste, Isabelle Giordano est également ambassadrice de Plan France depuis un an. Son engagement pour le droit des enfants, son rôle au quotidien, son regard de maman... Elle s'est confiée au Journal des Femmes.

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"Il y a un vrai besoin pédagogique d'informer les gens qui ignorent que les droits des filles sont bafoués dans le monde", Isabelle Giordano, ambassadrice de PLAN France.. © Radio France : Christophe Abramowitz

Comment êtes-vous devenue ambassadrice de Plan France ?
Isabelle Giordano :
C'est une rencontre de sortie d'école. Ma fille est dans la même classe que la fille d'Alain Caudrelier (Directeur de Plan France, ndlr). J'avais déjà des engagements très forts auprès des enfants et j'ai trouvé très intéressante la cause que PLAN défend. Au début, j'ai d'abord donné des conseils, des petits coups de main. En tant que journaliste, j'ai essayé d'apporter mon savoir-faire sur la communication, avant de devenir ambassadrice.

Pourquoi PLAN ?
I. G. :
Au-delà de la rencontre avec Alain Caudrelier, je trouve la campagne ''Because I'm a girl'' formidable. Les femmes font partie des plus maltraitées sur la planète et ce n'est pas toujours mis en avant. Les choses progressent très lentement. Il y a un vrai besoin pédagogique d'informer les gens qui ignorent que les droits des filles sont bafoués dans le monde. Cette campagne est vraiment très utile. J'ai été séduite parce que cela correspond à mes convictions personnelles, parce que je suis féministe et sans doute aussi parce que j'ai une fille de 13 ans. Mais je suis liée à plein d'autres associations : Toiles enchantées, Cinéma pour tous...

Quelles seraient vos propositions personnelles pour garantir un meilleur avenir à ces jeunes filles ?
I. G. :
C'est une question très difficile. Je suis mal placée pour donner des axes de travail. Oui, il faut améliorer la santé, l'éducation... Mais je ne peux par dire de quelle manière le faire. Ce sont des problèmes complexes. Il faut mélanger les actions des ONG et les actions publiques. Il faudrait que les Etats soient plus vigilants.

Quel est votre rôle en tant qu'ambassadrice ?
I. G. :
Mon rôle est de parler de l'association et de la faire connaître. PLAN est une très grosse ONG internationale qui souffre d'un manque de notoriété en France, contrairement à la Belgique ou l'Allemagne, par exemple. J'essaie donc d'en parler le plus possible dans les médias. Dès que je peux, je fais également des appels aux dons. J'ai enregistré des petits messages publiés sur le site de PLAN pour essayer de convaincre les gens de donner. J'ai animé une vente aux enchères Antik Batik. Je me sers de mon réseau : ça sert aussi à cela la notoriété.

Vous êtes également marraine d'un enfant. Quelles relations entretenez-vous avec lui ?

"Je prône le droit à l'éducation et à la culture pour tous."

I. G. : En effet, je suis marraine d'une petite fille au Viêt Nam. Ce principe de parrainer un enfant est également une bonne manière de s'engager. C'est un système de don très agréable. Je reçois régulièrement des informations sur sa scolarité et son implication dans la communauté. Je reçois parfois des dessins et des photos. 25€ par mois, ce n'est pas grand-chose mais pour eux cela représente beaucoup.

Vous êtes très impliquée dans d'autres associations (Toiles enchantées, Cinéma pour tous), pourquoi un tel engagement auprès des enfants ?
I. G. :
Pas que des enfants ! J'ai aussi animé des colloques pour ATD Quart Monde, je suis très liée à Médecins sans frontières... Lorsqu'on est journaliste, c'est un des seuls moyens de se rapprocher du terrain et de comprendre ce qui s'y passe vraiment. Dans le monde comme en France. Car les droits des enfants ne sont pas non plus toujours respectés dans notre pays. L'aide, ça commence en bas de chez soi ! Dans certaines villes, les enfants n'ont pas tous accès à la culture. Leur seule occupation, c'est de rester assis sur une dalle en béton. Il y a cinq ans, j'ai donc monté l'association "Cinéma pour tous", dont la vocation est de projeter des films dans les quartiers défavorisés. Je prône le droit à l'éducation et à la culture pour tous.

En tant que maman, cette implication change-t-elle votre façon d'appréhender votre relation avec vos enfants ?
I. G. :
Non, pas vraiment. Tout cela se fait très naturellement. J'ai toujours parlé avec eux. Pour SOS Village d'enfants, j'ai fait deux voyages différents avec chacun d'eux au Mali. Nous étions allés projeter des films dans un village près de Bamako. Ils étaient ravis. On aimerait d'ailleurs refaire un voyage tous ensemble. Pour moi, ça fait partie de leur éducation. C'est aussi important que le théorème de Pythagore ou la conjugaison.

Dans quel état d'esprit revient-on après de telles expériences sur le terrain ?
I. G. :
Il y a un avant et un après. On est forcément marqué.  Mais même quand on voyage, si on est un peu curieux et qu'on sort des sentiers battus, on est forcément sensible à ce qui se passe dans certains pays.

 Pour en savoir plus :

PLAN et le Journal des Femmes, ensemble pour les droits des filles

Le Journal des Femmes devient partenaire de Plan France. Le magazine s'engage sur le long terme à promouvoir l'action de l'ONG en faveur des droits des enfants, et notamment des filles, par le biais de la campagne "Because I am a girl".

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