Inde : vers une meilleure protection contre le viol ?

Alors qu'une femme est violée toutes les 22 minutes en Inde, l'Etat tente de durcir sa politique.

"Le gouvernement aura une politique de tolérance zéro envers les violences faites aux femmes et va renforcer le système judiciaire pour sa mise en œuvre effective", a déclaré, lundi 9 juin, le nouveau Premier ministre indien Narendra Modi. Des promesses prononcées lors d'un discours au parlement du président Pranab Mukherjee, qui surviennent deux semaines après le viol collectif de deux adolescentes, retrouvées pendues à un arbre de leur village (Katrashadatganj, au Nord du pays). Les jeunes filles s'étaient rendues dans un champ afin d'aller aux toilettes car leur habitation n'en étaient pas pourvues. C'est là qu'elles furent agressées. Ce crime a suscité une vague d'indignation dans le monde entier. Narendra Modi a donc promis d'installer des toilettes et de fournir l'électricité dans tous les foyers du pays d'ici 2022.
S'il s'agit là d'un petit pas pour la condition des femmes en Inde, la situation est toujours alarmante dans un pays où le viol est cité comme un "problème national" par l'autorité des Nations unies. Après le viol en réunion d'une étudiante de New Delhi en 2012, le parlement indien avait déjà durci les lois sur les sanctions contre les auteurs de violences sexuelles. Malgré tout, le gouvernement ne parvient pas véritablement à enrayer le problème. En 2012, sur 635 cas de viols rapportés à New Delhi et 754 suspects en tout, un seul a été condamné à ce jour. Babulal Gaur, chargé de la Justice et de la Sécurité dans l'Etat central du Madhya Pradesh, a récemment déclaré : "Le viol est un crime social qui dépend des hommes et des femmes. Parfois, c'est légitime, parfois, c'est injuste." Preuve qu'il y a encore beaucoup à faire...