Mort de la féministe Antoinette Fouque, retour sur la fougue d'une vie

Psychanalyste, éditrice, essayiste, politologue et femme politique française, Antoinette Fouque était militante pour l'émancipation des femmes. Diplômée de Lettres à la Sorbonne, elle cofonde le Mouvement de libération des femmes (MLF) en réaction "contre le virilisme du mouvement étudiant" de Mai 68.

Antoinette Fouque affirme qu'il y a "deux sexes" - c'est d'ailleurs le titre d'un de ses ouvrages -, et s'étonne surtout du machisme dans les milieux intellectuels et militants, et à "l'omnipotence d'une culture phallocentrée". 

En 1972, cette femme de Lettres créé Les éditions des femmes, qui proposent des œuvres rédigées par des femmes, sur les femmes ou pour les femmes, centrées sur les problématiques liées à leur émancipation.
En 2013, elle publie le Dictionnaire universel des Créatrices, "né de la volonté de mettre en lumière la création des femmes à travers le monde et l'histoire, de rendre visible leur apport à la civilisation" et "pensé comme une contribution inédite au patrimoine culturel mondial". Cette entreprise, qui consiste à répertorier près de 10 000 femmes "créatrices", venait d'un triste constat : lorsque Antoinette Fouque fait son entrée dans le Larousse, elle réalise qu'il n'y a qu'entre 5 et 10 % de femmes. Elle entreprend alors de se battre contre ce "refoulement constant de la création des femmes dans tous les domaines, dans l'histoire".

À propos des causes qu'elle défend, elle dira : "Notre révolution était démocratique, pacifique, anthropologique, la plus longue des révolutions puisqu'elle est toujours en cours".

Aujourd'hui, de nombreuses femmes ont tenu à lui rendre hommage de Cécile Duflot à Roselyne Bachelot en passant par Valérie Trierweiler, et à la remercier pour ses actions.