Anne Hidalgo demande la démission de Yamina Benguigui du Conseil de Paris
Yamina Benguigui, ministre et conseillère de Paris est accusée d'avoir dissimulé des informations sur sa déclaration de patrimoine.
Elle n'a pas attendu pour démontrer comme elle entendait gérer la Mairie de Paris. Avec fermeté. Anne Hidalgo, la nouvelle maire de Paris, a demandé ce lundi 31 mars à Yamina Benguigui, réélue la veille dans le Xème arrondissement, de démissionner de son poste de conseillère de Paris après avoir eu connaissance des révélations du quotidien Le Monde concernant les déclarations de patrimoine de cette dernière.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique - créée en pleine affaire Cahuzac – a annoncé avoir relevé "un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité " des déclarations de patrimoine de la ministre de la Francophonie. "Après instruction du dossier et recueil des observations de Mme Benguigui, la Haute Autorité estime qu'il existe, au regard des différents éléments dont elle a connaissance, un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité des déclarations qu'elle a déposées en 2012, 2013 et 2014", a déclaré dans un communiqué la Haute Autorité, qui a décidé de saisir le procureur de la République.
Selon les informations du Monde,Yamina Benguigui est accusée "d'omission d'une partie substantielle ou d'évaluation mensongère"de son patrimoine. Elle aurait dissimulé qu'elle était copropriétaire depuis 2005 de la société anonyme de droit belge G2, dont elle aurait revendu les parts en janvier 2014 pour une valeur de 430 000 euros. Cette holding est par ailleurs actionnaire à 99% de Bandits Productions, sa société de production qui a financé la plupart des films de la ministre, également réalisatrice.
En 2008, alors adjointe au maire de Paris, Yamina Benguigui avait déjà omis de le mentionner, mais ce n'était alors pas un délit. Désormais, cette infraction est punie par la loi du 11 octobre 2013 d'un maximum de trois ans d'emprisonnement, de 45 000 euros d'amende et d'une peine d'inégibilité, pouvant aller jusqu'à dix ans.
A la mi-mars, Marianne et le Canard enchaîné avaient révélé l'affaire. L'intéressée avait alors démenti les faits, en répondant qu'elle "ne disposait plus d'aucune part sociale au sein de la société G2, de sorte que c'est à justetitrequ'elle n'en a pas fait mention". Anne Hidalgo avait alors précisé qu'elle pourrait se séparer de la ministre de la Francophonie si les accusations s'avéraient vraies. Laquelle ministre a toutes les chances de se retrouver sans portefeuille, à la faveur du remaniement.
Cette affaire est la première décision rendue publique de la Haute autorité et intervient un an après le scandale de l'affaire Cahuzac.
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