Il fait trop froid au bureau ? C'est la faute des hommes

Qui n’a jamais connu de désaccord à propos de la température de l’open space ? Quand nous les femmes, grelottons sous nos petites laines, les hommes, eux, sortent leurs plus beaux tee-shirts. On sait maintenant pourquoi.

"Qui a encore augmenté la clim ?" Une question récurrente au bureau, tant la différence de perception de la température ambiante entre les hommes et les femmes est importante.  Jugeant ce clivage sérieux, des chercheurs de l’université de Maastricht aux Pays-Bas se sont penchés dessus. Les résultats de leurs recherches, publiés dans la revue Nature Climate Change le 3 août, ont révélé que ce serait la formule mathématique utilisée depuis les années 60 pour réguler la température de nombreux bâtiments qui serait la cause de cette différence entre les hommes et les femmes. Celle-ci s’appuie sur un paramètre discutable, à savoir le métabolisme d’un homme d’une quarantaine d’années et pesant 70 kilos. Un profil de référence éloigné de celui des femmes qui représentent pourtant la moitié du personnel présent dans les bureaux. Elles sont souvent plus petites et leur corps possède "plus de matières grasses" que celui des hommes, comme l’expliquent les chercheurs.  Du fait de ces différences anatomiques,  les individus féminins mettent plus de temps à produire de la chaleur que leurs homologues masculins.

Une formule mathématique à revoir

L’étude révèle que concrètement, quand les hommes s'estiment à l'aise avec une température de 21°C, les femmes ont besoin de 25° pour éprouver la même sensation de confort. Pour que l’open-space retrouve sa tranquillité, il suffirait de changer la formule mathématique qui permet de réguler la température des bureaux en prenant compte du métabolisme féminin. Ces changements rendraient non seulement cette partie du personnel plus productive et épanouie mais ils auraient aussi des effets sur les dépenses d’énergie. "Si vous avez une idée plus précise de la demande thermique des personnes à l'intérieur, alors vous pouvez concevoir le bâtiment de manière à limiter les pertes d'énergie, et cela signifie que l'émission de dioxyde de carbone est moins élevée", a expliqué Boris Kingma, chercheur, au New York Times. Il n’y a donc plus aucune excuse pour ne pas changer cette formule.

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