Une Française enlevée en Centrafrique

Une femme française et un homme centrafricain en mission humanitaire pour une ONG médicale catholique ont été enlevés lundi 19 janvier, au matin, par des anti-Balaka, en Centrafrique.

Thérèse Priest, âgée de 67 ans et un prêtre membre de la Congrégation du Saint-Esprit, tous deux en mission humanitaire pour une ONG médiale catholique CODIS (Coordination Diocésaine de la Santé) en Centrafrique, ont été enlevés à Bangui, la capitale du pays, lundi 19 janvier, à 8h00 heure locale. Les deux personnes étaient à bord d’un 4X4 qui transportait des médicaments. Ils ont été braqués par un groupe de quatre hommes, 4 anti-Balaka, armés de Kalachnikov.
"Nous étions trois à bord de notre véhicule en provenance de Damara où nous étions en mission. Nous avons été arrêtés par un groupe de 4 anti-balaka armés de Kalachnikov sortis devant nous sur la route en pleine ville", a relaté Frère Elkana Ndawatcha, un religieux à la conduite du véhicule. "Moi, j’ai été relâché après être dépouillé de tout ce que j’avais sur moi dont mon téléphone portable, mes documents bancaires et de l’argent. L’un des ravisseurs a pris ma place au volant pour partir avec le véhicule et mes deux collègues en profondeur du quartier Boy-Rabe", soit le quartier du nord-est de Bangui où les anti-Balaka sont présents, a ajouté Frère Ndawatcha.
Le ministère français des Affaires étrangères s'est exprimé dans un communiqué : "La France déplore cet acte contraire au droit humanitaire et appelle les responsables à [les] libérer au plus tôt". Le communiqué précise que l'ambassade de France à Bangui "est en contact permanent avec l'archevêché de la capitale centrafricaine qui a entamé des discussions avec les ravisseurs." 

Qui sont les anti-Balaka ?
Ce sont des milices chrétiennes formées pour se battre contre les rebelles, pour la plupart musulmans. Le groupe des anti-Balaka est formé de villageois, d'hommes désoeuvrés, de militaires. Leur fonctionnement se veut mafieux. Il semblerait que ces milices chrétiennes réagissent en représailles de l'arrestation d'un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, dit "général Andjilo", arrêté samedi à Bouca. Dès le lendemain, les miliciens ont fait savoir leur mécontentement.