Voulons-nous de bonnes nouvelles ?

Elle est réclamée par le public, mais elle n'a pourtant pas la cote : l'information positive ne fait pas que des heureux, selon un sondage ZoomOn. Déprimantes, les bonnes nouvelles ?

Hausse du chômage, catastrophes naturelles, faits divers... Pour beaucoup de Français, les médias accordent trop d'importance aux mauvaises nouvelles. Ainsi, selon une enquête ZoomOn réalisée avec Harris Interactive, près de deux Français sur trois (64%) estiment que les médias nationaux ne donnent pas assez d'informations positives.
En parallèle, 79 % des interrogés pensent que le fait d'avoir des informations positives dans les médias a un impact direct sur leur moral et 83% aimeraient avoir davantage d'infos joyeuses sur leur ville et leur région. Une large majorité.

Ces news réjouissantes auraient effectivement un impact sur le dynamisme de la société française, la confiance en l'avenir, le désir d'implication dans la vie de la société et la fierté collective. Que de bonnes nouvelles, donc, et pourtant !
Si depuis quelques années, nouveaux et anciens médias s'emparent du "journalisme positif" et du "journalisme de solution" (valorisés par certaines associations comme Reporters d'Espoirs qui fêtait cette année ses 10 ans), le concept peine à séduire le public.
Pierre Haski, le cofondateur de Rue89, confirme à l'AFP: "Il y a une sorte de schizophrénie entre les aspirations du public pour des nouvelles positives et le fait qu'il aille vers le gore, le spectaculaire ou le sinistre. Si on fait le top 10 de ce qui marche sur internet. C'est soit des lolcats (images ou vidéos amusantes de chats, ndlr.) soit des faits divers terribles". Les Français, éternels insatisfaits ?
La plupart des journalistes n'envisagent d'ailleurs pas de changer leur façon de travailler : "Nous n'allons pas faire le journal des bonnes nouvelles. Nous donnons l'actualité telle qu'elle existe", justifie Christopher Baldelli, patron de RTL. Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFM TV, rétorque pour sa part : "Dans la construction de nos journaux, on n'oublie pas de parler de ce qui va bien, même si ce n'est pas forcément le premier réflexe d'un journaliste".
Et si, au contraire, les mauvaises nouvelles nous rassuraient ? L'espace participatif Vie de merde rencontre un franc succès. A croire que le malheur des uns pourrait vraiment faire le bonheur des autres...   

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Déprimante, l'information positive ?  © Fotolia