Les droits des femmes en France

Les droits des femmes en France Chronologie des droits des femmes, figures de l'histoire du féminisme, associations pour la défense des droits des femmes... Coup de projecteur, non-exhaustif, sur les droits des femmes en France.

Quels sont les droits des femmes en France ?

  • 2 juillet 1898 : Marie Adrienne Anne Victurienne Clémentine de Rochechouart de Mortemart, duchesse d'Uzès, est la première femme a obtenir son permis de conduire.
  • 21 avril 1944 : Les femmes obtiennent le droit de vote.
  • 1946 : L'égalité entre hommes et femmes est inscrite dans la constitution.
  • 13 juillet 1965 : Les femmes mariées sans contrat obtiennent le droit de gérer leurs bien propres, ouvrir un compte bancaire et signer un contrat de travail dans le consentement de leur mari.
  • 28 décembre 1967 : La loi Neuwirth autorise la contraception.
  • 4 juin 1970 : L'autorité parentale conjointe remplace l'autorité paternelle.
  • 22 décembre 1972 : L'égalité des salaires est inscrite dans le Code du travail.
  • 17 janvier 1975 : la loi autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
  • 11 juillet 1975 : la loi autorise le divorce par consentement mutuel.
  • 23 décembre 1980 : le viol est reconnu comme un crime et passible d'une peine de 15 ans de prison.
  • 13 juillet 1983 : la loi Roudy, du nom de la première ministre du Droit des femmes Yvette Roudy, établit l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.
  • 23 décembre 1985 : la loi reconnaît l'égalité des époux dans les régimes matrimoniaux.5 septembre 1990 : la Cour de Cassation reconnaît pour la première fois le viol entre époux.
  • 6 juin 2000 : Loi en faveur d'un accès égal des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives est votée, renforcée par la loi du 31 juillet 2007.  "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ", est inscrit dans la constitution le 23 juillet 2008.
  • 6 août 2012 : La loi sur le harcèlement sexuel est promulgué.

Pourquoi défendre le droit des femmes en 2021 ?

Outre les mentalités toujours empruntes de sexisme, de nombreuses inégalités et discriminations perdurent en France et le patriarcat résiste dans toutes les sphères de la société. Parmi elles :

  • Les victimes de violences notamment sexuelles sont très majoritairement des femmes.
  • Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes et le plafond de verre persistant dans le monde du travail.
  • Les femmes sont toujours celles qui se chargent majoritairement des tâches domestiques dans les foyers.

Qui a lutté pour les droits des femmes en France ?

Des figures historiques

Olympe de Gouge (1748-1793) est l'une des toutes premières figures du féminisme en France. Elle est notamment la rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791.

Hubertine Auclert (1848 - 1914) est connue pour son engagement en faveur du droit de vote des femmes et de leur éligibilité. En 1908, elle brisa une urne à Paris lors des élections municipales. Journaliste, elle est aussi la première à utiliser le terme de féminisme pour nommer la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes.

Des événements historiques

Dans les années 1950, après l'obtention du droit de vote, la question du contrôle des naissances est au cœur de la lutte féministe. Le mouvement de la "maternité heureuse" est créé en 1956. C'est l'ancêtre du "Mouvement français pour le planning familial" qui lutte depuis sa création pour la contraception, l'avortement et l'éducation sexuelle.

Dans le sillage de Mai-68, le mouvement de libération des femmes (MLF) remet en cause la société patriarcale et revendique le droit des femmes à disposer de leur corps. L'un des événements fondateurs du mouvement a lieu le 26 août 1970 : dix femmes déposent une gerbe à la Femme du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à Paris.

Le 5 avril 1971, de nombreuses militantes mais aussi des personnalités comme Catherine Deneuve signent le Manifeste des 343 salopes1, publié dans Le Nouvel Observateur. "Je me suis fait avorter" affirment-elles, s'exposant ainsi à des poursuites judiciaires. Dans la foulée, Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi fondent en juillet le mouvement Choisir la cause des femmes, très actif sur la question de l'avortement, aux côtés de Simone Veil jusqu'à la légalisation de l'IVG.

Les deux mouvements, le MLF et la Cause des femmes, multiplient les actions notamment lors des deux procès emblématiques des années 1970 pour le droit des femmes. Le procès de Bobigny en 1972 : une mère est jugée pour l'avortement clandestin de sa fille, Marie-Claire, tombée en enceinte à la suite d'un viol. La défense est assurée par l'avocate Gisèle Halimi. Six ans plus tard, aux Assises d'Aix-en-Provence, Gisèle Halimi, toujours, défend deux jeunes femmes belges violées par trois hommes dans les calanques à côté de Marseille. "L'enjeu est très important, ce n'est pas un procès de viol. L'enjeu, ce n'est pas une condamnation ou un acquittement, l'enjeu c'est changer les rapports fondamentalement entre les hommes et les femmes. Il ne peut pas y avoir de société où le couple sur le plan de l'amour soit basé sur un rapport de force physique. Je dis que c'est quasiment du fascisme", expliquait alors la célèbre avocate2. Le meneur sera condamné à six ans de prison pour viol. Quatre ans pour les deux autres.

La lutte féministe marque le pas dans les années 1980 avant un retour sur le devant de la scène de plusieurs associations. Parmi elles, Mix-Cités, les Chiennes de garde, Ni putes ni soumises. Le féminisme gagne encore en vitalité à la fin des années 2000. "Cette génération de militantes se démarque par de nouveaux référents théoriques, en s'appuyant sur les études de genre américaines. Celles-ci différencient le sexe biologique du genre, qui est une norme sociale née d'un rapport de domination. Les notions de sexualité et de corps deviennent fondamentales. Contrairement aux féministes des années 1970, qui étaient généralement pour la suppression de la prostitution et contre la pornographie, certaines militantes envisagent désormais la sexualité comme un champ de résistance, et cherchent à trouver de nouvelles voies pour que, au sein de ces pratiques, les femmes puissent se défendre et s'émanciper", expliquait au National Geographic Caroline Fayolle3, historienne, maîtresse de conférences à l'université de Montpellier, autrice du livre Le Féminisme.

Après l'activisme des Femen, du jamais vu quand elles débarquent d'Ukraine en 2011, la bataille pour l'égalité trouve aussi sa force en ligne, sur les réseaux sociaux notamment. Le mouvement #MeToo, déclenché par les accusations d'agressions sexuelles à l'encontre du producteur américain, Harvey Weinstein, déferle sur les réseaux sociaux en 2017. C'est l'actrice Alyssa Milano qui rédige le premier tweet. Le hashtag est repris par des milliers d'internautes qui témoignent des agressions sexuelles qu'elles aussi ont subi. En France, l'équivalent #BalanceTonPorc. Aux côtés des figures du féminisme, les anonymes participent à la libération de la parole et révèlent l'ampleur des violences sexuelles dont les femmes sont victimes.

Trois ans après #MeToo, c'est le tabou de l'inceste qui est renversé avec le hashtag #MeTooInceste, déclenché en janvier en France par la sortie du livre La Familia Grande, de Camille Kouchner, qui accuse son beau-père Olivier Duhamel de viol sur son frère.

Ces libérations de la parole font bouger les lignes sur le plan politique avec le Grenelle des violences conjugales notamment et la préparation d'une loi pour protéger les mineurs contre les violences sexuelles.

Quelles associations pour la défense des droits des femmes ?

Osez le féminisme, la Barbe, les Femen, Règles élémentaires, le Collectif féministe contre le viol (CFCV), le Mouvement français pour le planning familial (MFPF), En Avant Toutes...  Les associations féministes sont nombreuses, généralistes ou spécialisées. Pour permettre de s'y retrouver et de choisir dans quelles associations s'engager, le média associatif et féministe Woman who do Stuff a publié en 2019 une carte répertoriant les différents collectifs et associations.

Osez le féminisme répertorie aussi les associations.

Sources :
1 https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/5-avril-1971-le-manifeste-des-343
2 https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/aix-en-provence/proces-1978-aix-provence-combat-avocate-gisele-hamili-faire-reconnaitre-viol-crime-1858002.html
3 https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/11/feminisme-en-france-le-tres-long-combat-pour-legalite