Femen versus Notre-Dame : les féministes relaxées après les dégradations

Neuf membres du groupe féministe Femen étaient poursuivis pour la dégradation d'une cloche de Notre-Dame de Paris en février 2013. Elles ont été relaxées mercredi par le tribunal correctionnel de Paris. Trois surveillants ont été condamnés à des amendes avec sursis après avoir été poursuivis pour violences. Une amende de 1 500 euros était demandée par le parquet à chacune des neuf jeunes femmes et des amendes d'un montant de 250, 300 et 500 avec sursis contre les forces de l'ordre. Le tribunal a estimé que les preuves n'étaient pas suffisantes pour imputer les dégradations faites sur la cloche aux Femen.
Il s'agit du premier procès du mouvement en conséquence de ses actions. Les neuf femmes avaient fait irruption dans la cathédrale pour fêter la renonciation du pape Benoît XVI, avec des inscriptions comme "Bye bye Benoît", "Pope no more" ou " Crise de foi" marquées sur leurs poitrines nues. Après avoir fait tinter les nouvelles cloches qui étaient exposées dans la nef pour les 850 ans de la cathédrale, les militantes avaient été expulsées par trois vigiles. Cette action avait touché l'opinion publique et avait marqué un tournant dans la radicalisation du mouvement.
A l'annonce de leur relaxe, l'indignation a très vite gagné Twitter. "Droit au Blasphème revendiqué ! Honte et provocation ! France bafouée", s'agace l'ancienne ministre Christine Boutin. "Femen relaxées après dégradations à Notre-Dame et surveillants condamnés!! Bel encouragement à tous les provocateurs", lance Thierry Mariani, député UMP et ancien ministre. Incompréhension aussi du côté de Charles Beigbeder, conseiller municipal de Paris, toujours sur le réseau social : "Neuf Femen relaxées aujourd'hui, 6 mois ferme requis contre l'Hommen de Roland-Garros, 2 poids, 2 mesures. Scandale!"
Pour sa part Inna Shevchenko, fondatrice du mouvement, s'exclame : "Happy secularist day to everyone ! Happy Femen day to everyone !?" ("Joyeux jour laïc à tous ! Joyeux jour Femen à tous ?).