Les contestatrices aux seins nus lèvent une armée

Des militantes sans soutien-gorge font le siège de Paris et ouvrent "le premier camp d'entraînement au féminisme". Leur manifestation politique en chair et en tétons suscite la polémique. Au Journal des Femmes, on salue une action plutôt culottée !

Les contestatrices aux seins nus lèvent une armée

Une quinzaine d'activistes aux formes arrondies ont pris leurs quartier dans la Goutte d'Or après avoir fui l'Ukraine pour échapper aux services secrets. Accueillies par Le Lavoir Moderne, un théâtre associatif en difficulté financière, les Femen sont connues pour leurs actions "topless" en Russie, à l'Euro de football, ou encore devant chez DSK, où elle ont manifesté en tenue de soubrette.

Du monde au balcon

En plein cœur  du XVIIIe arrondissement, les militantes se sont déshabillées devant de très nombreux journalistes tandis que des passants brandissaient leurs smartphones pour immortaliser l'instant. Aux cris de "Nudité, liberté !", les jeunes femmes, toute poitrine dehors, la tête ceinte de couronnes de fleurs et le corps peint de slogans, ont ensuite rejoint leur nouveau Q.G, toujours suivies par une nuée de reporters et de badauds.

Préparer aux attaques

"Nous ouvrons le premier centre international pour les féministes (...) qui se transformeront en soldats", explique Inna Chevtchenko, l'une des fondatrices du mouvement, précisant qu'il s'agit d' "échapper aux policiers". "Nous combattons toujours nos ennemis face à face. On grimpe sur les immeubles, on saut sur des dictateurs, on est retenues en garde-à-vue... Être une Femen est très difficile", avoue-t-elle au quotidien Métro. "Sprints, pompes, sports de combat, mais aussi formation psychologique de résistance au stress seront les bases", raconte à 20 Minutes, Julia, jeune recrue française désireuse d'être instruite.

 

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Les féministes du Femen manifestent à Château-rouge, le 18 septembre 2012. © AFP Vidéo

Maîtresses-femmes, pas vaches-à-lait "L'intellectualisme ne fonctionne plus. Nous faisons donc du sextrémisme, une forme de terrorisme pacifique", déclare Nathalie Vignes, comédienne, qui se réclame pourtant de figures hexagonales comme Elisabeth Badinter ou Simone Veil.

Stratégie

Les actions du Femen consistaient initialement en des rassemblements classiques visant à protester contre la dictature patriarcal, le prostitution et l'intégrisme religieux, coupables à leurs yeux d'asservir les femmes. Personne ne prêtait attention à ces mobilisations. Et une journée d'hiver 2010, elles ont enlevé leurs T-shirts. Succès immédiat, expliquent-elles pour justifier leur mode de protestation.

A l'assaut

En monokini sur la voie publique, ces pin-up entendent "partir en guerre contre l'oppression du sexe dit faible", commente l'une des quatre membres permanents, réfugiée en France depuis cet été pour avoir scié une croix orthodoxe dans le centre de Kiev en soutien aux punk-rockeuses Pussy Riot. "Se situer dans un quartier sensible était important", estime-t-elle, fière de se retrouver à deux pas de la mosquée de la rue Myrha, et au milieu des fleurs de macadam. "Et les femmes des pays arabes seront bientôt dans nos rangs", annonce Marina, responsable française.

"Les Femen s'installent à Paris"

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