Droit à l'avortement : le monde encore partagé

Ipsos a mené l'enquête auprès de 23 pays pour savoir comment l'avortement est perçu. Triste nouvelle : l'IVG se trouve encore controversée avec moins de 50% de personnes pour un droit entièrement libre.

Droit à l'avortement : le monde encore partagé
© Antonio Diaz / 123RF

"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Simone de Beauvoir nous avait prévenues. En 2016, force est de constater que la féministe avait raison. Alors que l'avortement libre est légal dans bon nombre de pays depuis les années 70, il continue d'être remis en cause.
Pour mieux se rendre compte de la tendance à entraver ce droit à disposer de son corps, Ipsos a demandé leur avis aux habitants de 23 pays, de l'Argentine à la Suède, en passant par la Turquie, le Japon ou les Etats-Unis. La constatation est sans appel : seules 45% des personnes interrogées pensent qu'une femme doit avoir le droit d'avorter librement. Pour 29%, cette décision doit être prise seulement selon les circonstances, comme une grossesse résultant d'un viol. Douze sondés sur 100 pensent qu'une femme ne doit pas avorter, sauf si sa vie est en danger. Enfin, 5% sont catégoriques : une femme ne doit en aucun cas avoir le droit de pratiquer une interruption volontaire de grossesse.

© Capture d'écran Ipsos

La France dans le top 3, le Brésil à la traîne

L'étude est d'autant plus intéressante qu'elle précise les résultats par état. Sur les 45% d'interrogés en faveur d'un avortement libre, la Suède est le pays le plus progressiste, avec 84% de réponses positives. La France est deuxième du classement avec 69% de pro-avortement (contre 71% en 2014 tout de même), suivie par la Grande-Bretagne avec 62%. La Turquie est à 60% pour l'IVG, malgré un net recul des droits des femmes sur son territoire.
Les pays les moins enclins à valider un avortement libre sont le Pérou, avec seulement 11% d'avis favorables, le Brésil avec 16% et le Mexique avec 25%. Ces deux dernières nations sont souvent pointées du doigt pour leur culture du viol... Le hasard ?

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