Partage des tâches : l'appel de Melinda Gates pour améliorer la vie des femmes
Le couple de philantropes, Bill et Melinda Gates, a publié la lettre annuelle de sa fondation. Si Bill Gates a exprimé son point de vue dans le domaine de l’énergie, Melinda a écrit un plaidoyer pour une meilleure reconnaissance du travail domestique que réalise les femmes chaque jour. Selon elle, c'est la société entière qui aurait à y gagner.
Elle est un soutien de poids dans un combat essentiel. Melinda Gates souhaite que le travail domestique des femmes soit considéré comme un vrai travail et milite pour un réel partage des tâches au sein du couple afin que l'énergie domestique ainsi économisée soit réinvestie dans la société. Elle a donné son point de vue sur le sujet dans la lettre annuelle de la fondation philanthropique qu'elle dirige avec son époux, Bill Gates.
Les chiffres sont marquants. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, la majorité des tâches ménagères est réalisée par les femmes qui y consacrent plus de 5 heures de leur temps tous les jours, contre 1 petite heure pour leur conjoint. Cette répartition des tâches domestiques est le fruit d'une pression sociale qui perdurent depuis des siècles en allouant systématiquement aux femmes le rôle de maîtresses de maison. Faire les courses, préparer les repas, tenir un foyer, s'occuper des enfants... Pour Melinda Gates, il s'agit d'un vrai travail, non rémunéré, et elle l'écrit noir sur blanc : "Rester à la maison, c'est travailler, et travailler très dur." Cette réflexion fait écho à une étude lancée par le site Salary qui avait estimé que le travail d'une mère au foyer s'élèverait à 6917 euros mensuel, une somme loin d'être négligeable.
Ce que tient à prouver la femme de Bill Gates, c'est que ce temps pris par les activités ménagères est un temps perdu pour la société : "C'est ce que les économistes appellent le coût d'opportunité (…) Il est évident que bien des femmes consacreraient davantage de temps à des travaux rémunérés, à monter des entreprises ou à contribuer d'une manière ou d'une autre au bien-être des sociétés du monde. Le fait qu'elle ne le puissent pas entrave l'épanouissement de leurs familles et de leurs communautés."
Dans sa lettre, la philanthrope ne se contente pas de dresser un constat alarmiste. Elle propose aussi plusieurs solutions. La première serait de mettre au point de nouvelles technologies permettant d'optimiser la productivité pour que ces tâches ne demandent plus autant de temps ni d'énergie. L'autre solution serait de redistribuer les corvées, ce qui nécessite un changement profond des mentalités trop souvent dominées par un schéma patriarcal. Le partage des tâches profiterait ainsi à l'épanouissement de tous et à consolider davantage les couples dans lesquels les femmes se sentiraient plus soutenues. Go, Melinda, go !
