Tampon Tax: l'impôt macho bientôt supprimé ?
Une taxe imposée sur les tampons et produits d'hygiène féminine depuis 15 ans en Australie pourrait vivre ses derniers jours. Après la mise en ligne d'une pétition réclamant la suppression de cet impôt jugé discriminatoire, le ministre des Finances s'est engagé à examiner l'option.
Instaurée en Australie il y a tout juste quinze ans, une taxe appelée "taxe tampon" pourrait bien être supprimée. Mise en place par le gouvernement en 2000, cette taxe obligatoire de 10% ne concerne pas les produits d’hygiène, comme les préservatifs ou les crèmes solaires, ainsi que la plupart des denrées alimentaires. Les tampons et autres produits d’hygiène féminine y sont pourtant soumis. Le ministre des Finances australien, Joe Hockey, a évoqué la possibilité de la supprimer, assurant qu’il devrait "probablement" en réexaminer la pertinence.
Il faut dire que cette taxe suscite l’indignation des consommatrices. Une pétition en ligne a ainsi été lancée au début du mois de mai par Subeta Vimalarajah, une étudiante scandalisée par le sexisme de cet impôt, pour dénoncer une mesure qu’elle présente comme "fondamentalement injuste". "Les gens qui ont leurs règles n'achètent pas des tampons et des serviettes hygiéniques par plaisir, alors pourquoi faut-il payer 10% en plus toutes les trois ou quatre semaines?", s’indigne-t-elle. Intitulée "Arrêtez de taxer mes règles !", la pétition a déjà réuni à ce jour 97 360 signatures.
Le ministre des Finances a déclaré qu’il allait évoquer l’éventualité de la suppression de cette "taxe tampon" au mois de juillet, lors de la prochaine réunion avec ses homologues des six Etats qui composent l’Australie. Il a précisé que toute modification de cet impôt devrait être approuvée par le gouvernement fédéral et les gouvernements territoriaux, premiers bénéficiaires des recettes générées par ladite taxe. Selon les estimations de Subeta Vimalarajah, la "taxe tampon" rapporterait 10 millions de dollars chaque année à l’Etat. Autant dire que rien n’est encore fait, d’autant plus que le Premier ministre Tony Abbott a déclaré que le gouvernement n’avait "aucune intention" de réviser l’impôt.