Les combattantes de Tsahal peuvent tuer, mais pas conduire de tank

Alors que les femmes peuvent accéder à la quasi-totalité des postes dans l'armée israélienne, elles sont toujours exclues des blindés. Après avoir envisagé de leur ouvrir cette possibilité, les autorités ont fait machine arrière après des tests jugés dissuasifs.

En matière d’égalité hommes-femmes (au front), l’armée israélienne détonne par sa suprenant parité. Un service militaire de 22 mois (3 ans pour les hommes) est obligatoire. Les femmes ne sont pas cantonnées à des tâches administratives ou médico-sociales, à postes d’intendance et de maintenance du matériel. Elles ont accès à 92% des emplois militaires et peuvent, depuis près de dix ans, occuper des postes de combat, même si elles ne représentent aujourd’hui que 3% des effectifs. Seule la conduite des tanks leur reste interdite.
Alors que les instances dirigeantes allaient faire tomber cette interdiction, elles ont fait machine arrière après avoir obtenu les résultats de tests psychologiques, jugés dissuasifs. Menés sur un échantillon de volontaires, ces examens ont démontré que la plupart des femmes ne seraient pas aptes à conduire des blindés – alors qu’elles ont récemment été admises dans des cours pour diriger des drones et peuvent intégrer un corps d’élite. Un nouvel exemple de défiance à l’égard des femmes, après le scandale du floutage des ministres féminins sur la photo officielle du gouvernement israélien.
Et quand on avance la possibilité d’instaurer des équipes mixtes, l’armée botte en touche et prétend que l’intimité des soldates pourrait être menacée. Un obstacle que l’Australie, la Suède et l’Allemagne n’ont manifestement pas jugé insurmontable puisque ces trois pays ont mis en place des équipes mixtes dans leurs sous-marins.