Boko Haram : au moins 2000 femmes enlevées en un an

Voilà un an que les 276 lycéennes de Chibok ont été enlevées par Boko Haram. Seules 57 d'entre elles ont réussi à s'échapper depuis et le bilan ne s'arrête pas là. Amnesty International compte au moins 2000 femmes kidnappées par le groupe islamiste depuis 2014.

Deux mille femmes et jeunes filles ont été enlevées par le groupe islamiste Boko Haram depuis 2014, selon le décompte réalisé par Amnesty International dans un rapport publié mardi 14 avril, intitulé Notre métier est d'abattre, de massacrer et de tuer : Boko Haram fait régner la terreur et fondé sur près de 200 témoignages, dont 28 de femmes et de filles qui se sont échappées. Amnesty International explique que les victimes sont "enlevées, emprisonnées et parfois violées, mariées de force et contraintes de participer à des attaques armées, parfois dans leur propre ville ou village".
Le 14 avril 2014, 276 lycéennes étaient enlevées à Chibok, dans l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, fief du groupe islamiste, Boko Haram. 
Ce rapt a soulevé une vague d'indignation dans le monde entier, avec entre autres, la campagne #bringbackourgirls. Malgré les recherches, un an après l'enlèvement, 219 lycéennes sont toujours portées disparues. Seules 57 ont pu s'échapper de leurs ravisseurs, "dans les heures ou les semaines qui ont suivi le rapt, par leurs propres moyens (…) et quelques-unes ont été libérées, on ignore pour quelles raisons", comme l'a rappelé Anneke Van Woudenberg, directrice du plaidoyer pour la division Afrique de Human Rights Watch.
Ces 276 lycéennes ne représentent qu'une infime partie des rapts de femmes et de jeunes filles. Depuis début 2014, 300 raids et attaques ont été menés par Boko Haram contre les civils. "Lors des incursions dans les villes, les combattants ciblaient systématiquement l'armée ou la police en priorité pour s'emparer des armes et munitions avant de s'en prendre à la population civile. Ils tiraient sur tous ceux qui tentaient de s'échapper et rassemblaient les hommes en âge de combattre pour les exécuter", comme l'explique le rapport.
Selon Amnesty, Boko Haram devrait être poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour le meurtre d'au moins 5500 civils. 

Les lycéennes nigérianes enlévées par Boko Haram  © AP PHOTO/AP/SIPA