Sexisme au travail: lever le tabou

A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une enquête réalisée par le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) livre un résultat inquiétant: 80% des femmes disent être quotidiennement affectées par le sexisme. Un combat contre le silence est en marche.

80% des femmes seraient victimes de comportement ou de décisions sexistes au travail, selon une enquête réalisée en 2013 par le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) auprès de 15 000 salariés de neuf entreprises françaises. Pour toutes ces femmes, cette inégalité à un impact très négatif sur leur confiance en elles, leur bien-être sur leur lieu de travail, ainsi que sur leurs performances. 

A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmesMarisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Pascale Boistard, secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes, ont eu en mains le rapport d'enquête du CSEP. L'heure est donc à l'action et au combat contre la loi du silence. "Nous voulons agir concrètement auprès des entreprises, en valorisant la lutte contre le sexisme dans le label égalité et en constituant avant l’été un réseau d’entreprises mobilisées pour lutter contre le sexisme, en partageant les meilleurs pratiques", a déclaré Pascale Boistard dans un communiqué. 
Outre les chiffres, ce rapport détaille précisément les réalités du sexisme au travail, trop souvent passées sous silence: remarques humiliantes ou dévalorisantes, attitudes de mépris ou de discrimination... 
Aujourd'hui, les choses doivent changer. Le rapport formule 35 recommandations visant à mettre un nom sur le sexisme et surtout, à  le combattre. Marisol Touraine et Pascale Boistard ont ainsi retenu plusieurs axes de travail qui leur semblent primordiaux, notamment:​

  • L'amélioration de la connaissance du sexisme au travail, via le développement de questions sur le sujet dans les enquêtes pilotées par les administrations 
  • ​La formation des acteurs de l’entreprise et du monde du travail, en leur proposant des modules de sensibilisation et des outils clé-en-main 
  • ​La valorisation des bonnes pratiques des entreprises qui s’engagent dans de meilleures relations professionnelles entre les hommes et les femmes.

"Nous devons combattre la loi du silence pour que s’applique la loi de la République", a tenu à préciser Marisol Touraine.  "Nous ne pourrons réaliser l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes tant que ces comportements perdureront. Le traitement du sexisme au travail est une aspiration puissante de la société, et en particulier des femmes qui travaillent. L’objectif principal est de créer une culture organisationnelle d’entreprise exempte de sexisme".