Avortement autorisé (sous conditions) en Irlande

En Irlande, l'avortement est désormais autorisé si la grossesse fait courir à la mère "un risque réel et substantiel".

C'est un début. Jeudi 11 juillet 2013, le parlement irlandais a voté en faveur d'une loi pour un avortement sous conditions. Seules les femmes dont la vie est en danger auront le droit de bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse. Il est difficile de penser qu'avant cela, il put en être autrement. Qu'une femme pouvait décéder en pleine grossesse, selon "la volonté de dieu" alors même que la science pouvait permettre de lui sauver la vie. Cette nouvelle loi est très controversée dans ce pays à forte tradition catholique.
Le point de départ de la proposition de loi c'est la mort de Savita Halappanavar, dentiste de 31 ans. Arrivée en urgence à l'hôpital pour de violentes douleurs abdominales, la jeune femme apprend qu'elle est en train de faire une fausse couche. C'est en vain qu'elle réclame un avortement. Savita Halapanavar décède le 28 octobre 2012 d'une septicémie après sa fausse couche. Le drame a soulevé une vague de manifestations à Dublin.
Avant cette loi, l'avortement était passible d'une peine de prison à vie. Aujourd'hui, il est autorisé si la poursuite de la grossesse fait courir à la vie de la mère un "risque réel et substantiel" qui doit être certifié par les médecins.
En 1992, alors qu'on interdit à une adolescente enceinte après un viol, de voyager vers le Royaume Uni pour avorter, la Cour Suprême avait jugé qu'une femme avait le droit d'avorter si sa vie était en danger. Mais les gouvernements successifs irlandais n'ont jamais inscrit ce jugement dans la législation.
En 2010, 5 503 avortements ont été pratiqués au Royaume Uni, où l'avortement est légal depuis 1967, sur des femmes venant d'Irlande ou d'Irlande du Nord. 

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Manifestation anti-avortement ©  Julien Behal/AP/SIPA