"Je suis pilote parmi les pilotes" "Je n'ai pas l'impression d'avoir fait un exploit"

'je suis très heureuse et j'ai beaucoup travaillé pour en arriver là mais, par
"Je suis très heureuse et j'ai beaucoup travaillé pour en arriver là mais, par rapport à mes coéquipiers, je n'ai pas fait d'exploit"

Vous venez d'être élue Femme en or, dans la catégorie femme de l'exploit, qu'est-ce que ce prix représente pour vous ?

Virginie Guyot : Je n'ai pas l'impression d'avoir fait un exploit. Je suis très heureuse et j'ai beaucoup travaillé pour en arriver là mais, par rapport à mes coéquipiers, je n'ai pas fait d'exploit. Pour arriver à être pilote de chasse, la route est assez longue et semée d'embûches. Pour arriver à la Patrouille de France, c'est encore pire. Mais ce n'est pas différent pour une femme ou pour un homme. Donc je suis très honorée de ce prix, bien sûr, cela me touche beaucoup, mais je la dois aussi à mon équipe. Les hommes avec qui j'évolue et mon équipe sont formidables : je n'ai pas plus de mérite qu'eux. Je leur dois un petit peu ce prix car ils ont eu l'ouverture d'esprit de se dire, un jour, qu'une femme pouvait intégrer la Patrouille de France.

"Il ne faut jamais perdre espoir"

Quel est votre regard sur les autres femmes en or ?
V. G. :
Je suis très admirative sur ce que font les femmes en général, et notamment les sportives de haut niveau parce que j'imagine très bien le travail que cela représente. Je pense qu'on peut assimiler leur emploi du temps à ce que nous vivons l'hiver : deux à trois vols par jour d'une heure où on se donne à 200 %, deux séances de sport par jour... C'est très rythmé, on n'a pas beaucoup de temps à nous. Les femmes de cœur, je trouve aussi cela formidable. J'admire d'ailleurs beaucoup le parcours du Professeur Leca qui a été Femme de coeur. C'est un grand chirurgien, de grande renommée. Elle a créé l'association Mécénat Chirurgie cardiaque que la Patrouille de France parraine.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui veulent devenir pilote de chasse ?
V. G. :
Il ne faut pas hésiter. Il ne faut jamais perdre espoir, quel que soit le domaine dans lequel on se lance. Ce métier l'impose, mais il y a beaucoup de métiers pour lesquels c'est comme ça. Il faut vraiment avoir le goût de l'effort pour arriver à ses fins. Tous les métiers sont beaux mais pour arriver là où on veut, il faut travailler. En parallèle, il est important de garder son humanité et toujours garder les pieds sur terre.

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